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vendredi 26 avril 2024
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VALÉRIE HAMON : FAIRE ENTENDRE LA VOIX DES TRAVAILLEURS RENNAIS

Valérie Hamon (Lutte Ouvrière), âgée de 48 ans, est candidate aux élections municipales. Le cœur ancré à gauche, elle explique les raisons de son engagement et ses choix pour Rennes.

Qui êtes-vous ?

Je suis Rennaise. J’ai travaillé pendant huit ans, en intérim et en CDD dans des usines de la région, dans les grandes entreprises, dans l’agro-alimentaire, dans l’électronique et depuis vingt ans je suis ouvrière, cheminote. Originaire des Côtes d’Armor, je suis née dans une famille d’ouvriers. Ma mère travaillait dans une usine et mon père ouvrier charpentier. Ils sont tous deux maintenant à la retraite. Je connais donc le problème des salaires et des retraites de près.

Pourquoi votre engagement politique ?

J’ai prise conscience assez vite qu’il faut que nous, les travailleurs, nous nous organisions pour défendre nos propres intérêts, que nous soyons soit au chômage, en activité ou à la retraite. Nous faisons tout tourner dans la société et il n’est pas normal qu’on ne récolte pas le fruit de notre travail.

C’est une lutte de tous les instants…

Notre combat est quotidien au travail et même dans les communes face aux factures qu’il faut payer, aux loyers et aux bailleurs sociaux qu’il faut affronter. Je me suis reconnue assez vite dans le projet de Lutte Ouvrière. Comme LO, je suis persuadée que les travailleurs ont les moyens de faire tourner la société autrement mais pour cela il faut s’en prendre aux capitalistes et les renverser. Il y a beaucoup de choses qui me révoltent dans la société :  le sort des travailleurs et des classes populaires, la misère qui s’accroît et des milliards de richesse dans les mains d’une minorité de parasites. Ce système capitaliste est vraiment à bout de souffle.

Qu’est-ce qui vous a poussé à prendre la tête de la liste Lutte Ouvrière ?

Ce n’est pas la première fois que je me présente aux élections sur une liste Lutte Ouvrière, j’ai fait pratiquement toutes les élections depuis 2004 en local, aux européennes et aux régionales. Je conduis la liste en duo avec mon camarade Jean-Louis Amisse, postier à Rennes, avec des travailleurs, en activité ou au chômage, des femmes au foyer qui élèvent leurs enfants, des retraités, des petits commerçants, des petits artisans. En revanche, il n’y a pas sur notre liste de notables, ni de politiciens professionnels, aucun arriviste ! On vit tous de notre travail, de notre salaire, de notre retraite ou de nos allocations. Nous voulions faire une liste à Rennes car nous voulons faire entendre le camp des travailleurs spécifiquement.

Il y a trois listes plus à gauche : la vôtre, La France Insoumise, Le écologistes. N’aurait-il pas été préférable de s’allier pour faire tomber la liste de Nathalie Appéré ou la liste de Carole Gandon ?

Nous sommes une liste pour faire entendre le camp des travailleurs et les écologistes, non. Nous ne voulons pas gérer la commune avec ceux qui ont travaillé avec Nathalie Appéré. Les écologistes sont des politiciens qui font des calculs électoraux. Ils espèrent peut-être remporter la mairie en promettant monts et merveilles. Pour moi, ce ne sont pas des militants mais des notables et des arrivistes. Ils ne vivent pas de leur salaire. Nous sommes au contraire des révolutionnaires. Nous n’allons pas nous contenter de virer un Macon ou une Appéré pour les remplacer par d’autres qui ne vont pas être mieux.

Vous dites que vous voulez porter la voix des travailleurs et des travailleuses : Quelles sont vos priorités pour eux ?

Si nous disposions d’élus au conseil municipal, notre priorité, ce serait d’instaurer une forme de démocratie ouvrière à l’échelle de la commune. On s’adresserait aux classes populaires dans les quartiers, aux travailleurs dans les entreprises. On essaierait de mettre à disposition des salles pour qu’on puisse se réunir, discuter, prendre des décisions et se donner les moyens d’agir collectivement. Nous voulons faire intervenir les travailleurs mécontents dans le conseil municipal. Ce serait une municipalité des travailleurs, une municipalité de combat.

Pensez-vous vraiment pouvoir améliorer les conditions de travail en agissant au local ?

L’amélioration est toujours passé par des luttes collectives, rien n’est tombé du patronat et rien ne tombera d’un élu.

Vous dites qu’il n’y aura pas d’oasis local à Rennes pour le monde du travail : qu’entendez-vous par là ?

Il y a un océan de misère mais selon les autre candidats, à Rennes, on va s’en sortir. C’est en cela que je parle d’oasis local. Pour moi, ces politiciens-là sont tous des bonimenteurs et s’ils camouflent leurs étiquettes, ce n’est pas pour rien. Nous, on annonce la couleur politique.

Quel regard portez-vous sur l’environnement ?

Regardez bien le nom des listes : la plupart n’affichent pas en avant leur couleur politique. J’ai lu les programmes, tout le monde est plus que vert. C’est la bataille à qui va planter le plus d’arbres, qui va faire le plus de pistes cyclables, qui va végétaliser le plus. Or dès qu’on veut élargir la discussion sur le sujet de l’environnement au-delà de Rennes, on se retrouve face à un mur. La pollution ne s’arrête pas à la ville. Elle n’est pas quelque chose spécifique à Rennes. On peut mettre des arbres et des pistes cyclables mais c’est prendre les choses par le petit bout de la lorgnette.

On ne vous entend pas beaucoup sur l’écologie ou encore l’éducation. Avez-vous des propositions concrètes à faire sur ces sujets ?

Nous, on ne veut pas faire la morale aux petites gens qui n’ont pas d’autres choix de prendre leur voiture pour aller au travail comme font certains. La plupart des travailleurs sont obligés de prendre leur voiture pour se rendre dans leur entreprise, avec les horaires décalés et faute de transport en commun. Certains travaillent dans les zones industrielles de Rennes mais n’y habitent même pas. C’est imposé par les entreprises…Il faut prendre les choses autrement que par le bout de la lorgnette d’une commune. Je ne ferai pas de propositions locales sur l’écologie car ceux qui polluent, ce sont les grands groupes industriels, donc c’est à eux qu’il faut s’attaquer collectivement. Pour cela, il faudra renverser le capitalisme et faire la révolution.

Vous avez soutenu les chauffeurs de Kéolis qui se sont mis en grève. Avez-vous de fait, des propositions concernant le transport public ?

Il faut des embauches, plus de moyens et augmenter les salaires des chauffeurs. Je suis pour le transport gratuit pour tous, en tout cas pour les classes populaires sans différence d’âge. Mais pour que la gratuité soit réelle, pour moi, c’est au grand patronat de payer pour les transports.

Il y a eu plusieurs débats dans cette campagne, sur TVRennes ou sur France 3 Bretagne et vous n’étiez pas présente ou représentée. Comme cela se fait-il ?

On n’a pas été invités. Il y a neuf listes et France 3 et TV Rennes ont décidé de ne pas inviter les seules listes de travailleurs (avec le POID) qui se revendiquent révolutionnaires. Si nous avions été invités, nous y serions allés. Je pense qu’ils ne veulent pas être embêtés par des gens qui contestent l’ordre établi.

N’avez-vous pas le sentiment d’avoir du mal à exister dans cette campagne ?

On a beaucoup milité dans les quartiers populaires et on n’est pas une grande organisation. Les grands médias locaux, cela compte forcément pour la visibilité. Mais on n’en attendait pas grand-chose. On sait très bien que pour les travailleurs, rien ne viendra d’en haut et certainement pas des médias qui souvent appartiennent soit à l’Etat, soit aux grands groupes de presse. On s’organise par nous-mêmes. On fait ce qu’on peut pour se faire entendre et là où on a pu aller, on s’est fait comprendre par les travailleurs.

Quel regard portez-vous sur Nathalie Appéré ? Sa politique ?

Nous n’avons pas constitué notre liste dans le but de le faire contre Nathalie Appéré. Nous avons composé 240 listes pour faire entendre les intérêts des travailleurs, y compris dans les élections municipales. Pour moi, Appéré n’est pas du côté des travailleurs. Elle l’a démontré maintes fois. Elle est une politicienne comme une autre. A aucun moment, elle n’a  soutenu les grévistes comme les chauffeurs de Kéolis ou le personnel hospitalier. Je ne l’ai pas vue organiser une collecte pour ceux comme moi, qui ont fait deux mois de grève contre les retraites cette année. C’est une politicienne, une notable, pas une militante mais les autres non plus d’ailleurs (rires).

En 2014, vous avez réalisé 1.69% aux élections (1000 voix) ? Combien pensez-vous faire ?

Le plus possible ! Cette élection est une manière de se compter et, si nous pouvons faire plus que notre précédent score, ce serait très bien. Mais ce sera difficile de mobiliser tous les travailleurs. Beaucoup sont écœurés et ne sont même plus inscrits sur les listes électorales. Je pense aussi à tous les travailleurs qui vivent à Rennes, y travaillent mais n’ont pas la nationalité française, ne peuvent pas voter et cela, nous le dénonçons.

Si vous êtes élue, quel sera votre première mesure ?

Mettre en place une démocratie ouvrière.

 

 

 

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