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vendredi 19 avril 2024
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RENNES DU STREET-ART

Ici où là, les artistes du street art s’expriment dans la capitale bretonne depuis maintenant quelques années. Aéro, Héol, Mioshe, War (et on en oublie bien d’autres…) oeuvrent sur les murs, les palissades de chantier, les immeubles, les façades des commerces abandonnés et les vieux entrepôts. Ils ont fait de notre ville leur terrain de jeu pour le plus grand plaisir de nos yeux. 

War, Héol, Aéro…

Depuis maintenant quelques années, leurs fresques sont le gage de la liberté d’expression artistique. Elles évoluent au fil des commandes privées ou publiques, des inspirations, du foisonnement créatif et des artistes eux-mêmes. Dans un musée à ciel ouvert, il n’est pas un quartier sans Ali et ses mandalas (en haut de la tour de la CPAM), sans Mioshe et ses oiseaux masqués mais aussi War et ses animaux. 

Pour les découvrir, la ville de Rennes (en collaboration avec l’association Teenage Kicks) propose régulièrement des visites, des promenades à vélo et autres découvertes. Elle met du sien et tant mieux ! Mais beaucoup préfèrent les découvrir par eux-mêmes, en levant les yeux, en les débusquant lors de leurs joggings quotidiens ou tout bonnement en se promenant avec leur famille et leurs marmots…

La plus belle oeuvre d’Aéro.

Sur les murs des écoles

Dans les rues rennaises, les surprises sont souvent de taille. Au collège des Ormeaux, derrière la gare, la fresque du collectif La Crèmerie en étonne plus d’un. Elle n’a rien envier à celle de l’école primaire de Mathias Brez, rue Saint-Hélier.  A deux pas, dans la même rue, il est impossible de rater non plus le coquelicot de War, le portrait de femme de l’artiste galloise Hélène Bur sur la façade de la droguerie Vierron ou tout proche l’impressionnant Robot sans coeur de Blu (rue Jean-Marie Duhamel)  ou encore le martin-pêcheur de War (boulevard Laënnec). 

Hors centre-ville, les amateurs de graff auront l’embarras du choix en consultant avant leur promenade la carte interactive de l’association Teenage Kicks. A Villejean, au Blosne et dans Maurepas, des graffeurs investissent les murs du lycée Châteaubriand (Horizon par Ador), de la rue de Riaval (le Renard et la pie de Mathias Brez) ou de l’avenue Château (Le Héron de War). Mais notre préféré est sans doute la jeune femme verte émeraude signée par le graffeur hyper réaliste, Aéro, le long du chemin du halage, près du Stade Rennais. 

Héol.

Jaune, rouge, bleu, vert : sa palette de couleurs égaie le ciel nuageux de Rennes.

Dans le quartier de Cleunay, c’est le même registre artistique. La MJC L’Antipode accueille Dino Voodoo et l’immeuble du célèbre architecte Maillols une fresque vertigineuse de l’artiste Héol (ci-dessus).  Même son de cloche dans le quartier de la Courrouze, le fan des mandalas, Ali a frappé avec ses fameuses briques. Lors de son labeur quotidien il devait sans doute jeter un regard sur War, dessiné par un autre grand nom du street-art rennais, Héol. 

Le long du château d’eau de la Courrouze, l’artiste Eltono a réalisé un kaléidoscope coloré pour le plus grand plaisir des yeux des riverains, des automobilistes et des Rennais.

Au hasard des pérégrinations, un détour est nécessaire par l’Elaboratoire, boulevard Villebois-Mareuil. Dans ce temple de l’art underground (dont la ville veut se se séparer), les visiteurs dénicheront des objets d’art et bien sûr différents graffs et fresques. A proximité de ce haut-lieu culturel, sur le même boulevard, un immeuble est peint d’une grande fresque murale. Mais rien à voir avec les artistes de l’Elabo… Cette oeuvre monumentale, on la doit à un certain Mist. Elle a été réalisée du 14 au 20 septembre 2015, dans le cadre du festival Teenage Kicks, événement d’art urbain.

Un mur de graffs

Les promeneurs s’en iront ensuite avec une seule idée en tête découvrir les fresques du boulevard Colombier; réalisées lors du festival Teenage Kicks. Le long d’un mur, on découvre une multitude d’oeuvres de multiples artistes sur plus de 900 m et le long de voie ferrée. Cette fresque de graffitis, appelée Wall of Frame, offre le meilleur d’artistes habituellement cantonnés dans des espaces difficilement accessibles au public ! 

Le justicier du graff.

L’oeuvre la plus étonnante est sans doute réalisée en façade d’un immeuble de la rue Nantaise, en contrebas de la place des Lices. Elle est bel et bien achevée par les deux artistes, Velvet et Zoer, depuis maintenant plus de quatre ans !`

Tous les deux ans, Teenage Kicks organise un festival de street art qui met en avant la créativité et l’imagination des graffeurs et autres artistes performers. Initiée à Rennes et Saint-Malo en 2013, puis à Nantes en 2015 par un groupe d’artistes issus du graffiti, la biennale internationale d’art urbain Teenage Kicks est devenue un rendez-vous incontournable de la scène graffiti et permet de donner une nouvelle image à la ville grâce à des créations imaginées ici où là sur les bâtiments. 

Le Mur, rue Vasselot, endroit du monde du Street-Art devenu incontournable.

Cet été, l’association Teenage Kicks a laissé libre cours à de nombreux artistes ( OX Paris, Retrograffitism Paris, Nelio Lyon  The Blind Nantes, Flying Fortress Hambourg, Loraine Motti Lyon, Mardi Noir Rennes et Collectif Monoro Quimperlé) dans le quartier du Colombier. Mais cette association n’est pas la seule à oeuvrer pour le développement du street-art rennais. Les spécialistes ont sur toutes les lèvres : La Crèmerie. Ce collectif est un regroupement de peintres urbains, de plasticiens et d’autres types d’artistes à la pratique inqualifiable…Connu pour avoir réalisé quelques fresques dans la ville, notamment sous le pont de Nantes, il réalise des prestations en live, des décorations intérieurs et extérieures. 

Des bombes, des pinceaux et de l’inspiration

Dans le même temps, en 2015, des artistes et graffeurs ont eu l’idée de créer l’Association de Soutien au Réseau Urbain d’Expression (ASARUE). Désormais une quarantaine, ils travaillent en lien avec la municipalité rennaise pour donner des conseils artistiques sur quelques sujets comme l’embellissement de façades ou encore la rédaction des appels à projets artistiques. Mais attention, les membres de l’ASARUE n’ont pas laissé pour autant tomber leurs bombes, leurs pinceaux, leurs toiles et leurs supports, et ils n’ont sûrement pas abandonné leur pratique ni même laissé leur imagination au placard ! Ils poursuivent leur travail artistique dans la ville ou dans leur local de la route de Sainte-Foix (près du Stade Rennais), où ceux qui n’ont pas la chance de disposer d’ateliers sont conviés à pratiquer leur art. 

Le long de l’avenue Aristide Briand, le projet 4X3 invite de nombreux artistes, tous les mois.

Trente murs d’expression

Depuis quelques années, tous ces artistes ont décroché le droit d’exercer leur discipline sur des murs dans la capitale bretonne sur le Réseau urbain d’expression. En octobre 2002, ils en avaient 8, contre une plus d’une trentaine 30 aujourd’hui, que l’on peut découvrir sur une carte interactive en ligne – et la liste est susceptible de s’allonger au fil des années. Autre moyen d’expression : le Mur (Modulable urbain réactif). Chaque premier dimanche du mois, au 34 rue Vasselot, un graffeur réalise une performance en direct devant le public.  On a pu voir  War, la Polonaise Nespoon ou encore Patrice Poch, invité lors des  récentes Transmusicales.

Devant l’école, une fresque pour inciter les automobilistes à aller moins vite.

Rennes est décidément tournée vers le street-art. Sa municipalité demande même aux artistes de dessiner des fresques pour sécuriser les zones piétonnes devant les écoles, sur les pistes cyclables…Mais certains poursuivent leur rêve, en dehors des clous… en dehors des institutions. Le street-art est loin d’être institutionnalisé comme avec le graff du justicier ou encore Jack Dempsey. Pour en savoir plus : https://www.facebook.com/groups/608107312643183 ou encore https://www.lacremerie.bzh/ ou encore https://rue.bzh/. Visite cet été possible avec Teenage Kicks. 

jean-christophe collet
jean-christophe collet
Lancé par le journaliste Jean-Christophe Collet en 2012/2013, www.rennes-infos-autrement.fr devient un site d’informations en 2015 et est reconnu comme site d’informations en ligne par le ministère de la Culture et de la communication.

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