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mardi 16 avril 2024
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HEOL : LE SOUFFLE DU STREET-ART

Héol est street-artiste complet et acrobate depuis près de 25 ans. On connaît bien ses nombreuses œuvres rennaises (l’immense fresque située en face de l’Antipode à Cleunay). Entretien avec un homme aux qualités humaines et artistiques indéniables.

Comment es-tu arrivé à la peinture et au street-art ?

Tout simplement par l’intermédiaire de mes parents. J’habitais près de Morlaix, mon père était peintre, musicien et marionnettiste, et ma mère peignait par passion. Ils étaient tous deux artistes et m’ont ouvert au monde.

Quelles techniques emploies-tu ?

Dès l’âge de 10 ans, je pratiquais l’aquarelle, je dessinais au crayon et j’utilisais les paillettes d’or de mon père. Tout était à portée de main. Plus tard, je me suis mis des contraintes afin de me réaliser, de me lancer des défis, de progresser. Je peignais partout : dans les discothèques par exemple où je faisais des portraits.

Et maintenant comment travailles-tu ?

Je peins au rouleau et au pinceau. Dans mon travail, il y a bien sûr l’œuvre finale, comme l’écolière au crayon que j’ai imaginée sur le mur de la barre bleue de Cleunay. Et puis il y a surtout le travail préparatoire ! Je conseille aux gens de visionner la vidéo sur you tube (Heol Art) qui montre comment j’ai réalisé cette fresque monumentale. Il faut une grosse organisation derrière tout ça : des trépieds sur le toit, des poulies, des cordages, et l’aide de 7 personnes qui me soutiennent et me bougent grâce aux cordages mis en place. Ce travail est une performance artistique, humaine, physique et intellectuelle. C’est un travail collaboratif d’équipe.

Comment te retrouves-tu dans l’espace pour peindre ?  

En amont, il y a 5 mois de projet. Cette façade d’immeuble n’était pas bleue comme son nom l’indique. J’ai eu justement l’idée d’en mettre. Et pour le dessin, j’ai interrogé les gens sur place.

Vous négociez toujours avec les habitants…

Oui, L’école qui se situait juste en face m’a suggéré l’idée : une petite fille avec un crayon. Grâce à une photo travaillée sur mon ordinateur, j’ai commencé par jeter des « splashs » de peinture pour marquer les contours de l’image souhaitée, pour me repérer…Puis j’ai dessiné mon œuvre.

Estimes-tu ton travail reconnu ?

C’est vrai que je fais partie des plus expérimentés street-artistes rennais. 25 ans, ça fait un bail tout de même ! J’ai réalisé de nombreuses performances et j’estime que mon travail n’est pas seulement le fruit d’une technique apprise et perfectionnée au fil du temps. C’est aussi quelque chose de pensé intérieurement, souvent exprimé et réalisé avec l’énergie et le mouvement du corps. D’ailleurs, j’aime bien le côté intuitif et spirituel de la calligraphie japonaise. J’espère qu’un jour mon art sera du moins compris, sinon reconnu.

Que penses-tu du milieu culturel rennais ?

Tout m’intéresse chez les artistes. Je trouve des choses même chez des gens avec qui je n’ai pas forcément d’atome crochu. Mon esprit et ma curiosité n’ont pas de frontières. En revanche, je ne trouve pas très sympa de se faire recouvrir une œuvre 15 jours après l’avoir réalisée, comme bd Voltaire lorsque j’avais réalisé le projet Icare.

Quels sont tes projets ?

J’en ai beaucoup. Je citerai la salle de sport à Tinténiac, le château d’eau à Hédé, trois performances au Luxembourg au festival étudiant à Fonds Belval. Je suis également en résidence à Liffré avec la compagnie Engrenage. Et je réponds à des appels à projets. Mais il n’y a pas que le côté professionnel dans la vie. Le 26 mai nous organisons Les jardins d’Heden pour exposer des œuvres dans les maisons d’Hédé occupées par des vieilles personnes. Ce qui m’intéresse d’abord et avant tout, c’est l’humain.

Dragan Brkic
Dragan Brkic
Écrivain, j'ai publié Le Petit Noir des Balkans, Prière d'insérer, La condition pénitentiaire, Footness et Comprendre la délinquance française.

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