Le 19 juin 1925, le Rennais René Patay dit le Héron partit de Paris (L’île aux Loups) avec son camarade André Lwoff (futur prix Nobel de Médecine) à bord d’un canoë Cigogne, acheté d’occasion. Tous deux voulaient rejoindre Rennes. A la barre et à l’aviron, ils remontèrent la Seine, jusqu’au-dessus de Melun pour rejoindre le Loing, le canal d’Orléans puis la Loire (un peu en amont d’Orléans). « Ce fut ensuite la descente acrobatique de la Loire, entre bancs de sables et courants, jusqu’à Nantes, l’Erdre, le canal de Nantes à Brest jusqu’à Redon, puis la remontée de la Vilaine », explique Max Patay dans le blog régates rennaises.
En quatorze jours, les deux copains réussirent leur pari, » tout ceci avec un minimum de bagages, un petit chariot pour les nombreux portages. A l’époque, les éclusiers n’avaient pas l’habitude de faire passer d’aussi petites embarcations, même munies du précieux sésame (l’autorisation signée de l’ingénieur chargé des voies d’eaux). A Messac, l’éclusier ne put d’ailleurs s’empêcher de poser la question : « mais d’où est-ce que vous venez comme cela ? » A la réponse des rameurs, il eut cette étrange réflexion : ben dites donc….vous avez dû partir tôt ce matin ! »
Le canoë La Cigogne a pu être admiré à l’occasion de l’exposition sur l’histoire de la société des régates rennaises au Carré Lulli de l’Opéra. Son périple a fait l’objet d’un opuscule paru en 1925 et aujourd’hui visible dans l’exposition de l’écomusée du Pays de Rennes. René Patay créa un laboratoire médical à Rennes. Il découvrit le bacille qui porte aujourd’hui son nom. Il a obtenu la Croix de Guerre avec palmes le 10 mai 1919 et fut copain avec un certain Céline à la façon de médecine de Rennes. Pour plus de renseignements sur sa vie.