Lundi dernier, Emmanuel Thaunier, président de la CCI d’Ille-et-Vilaine, présentait ses voeux aux chefs d’entreprise au couvent des Jacobins, pour la deuxième fois à suivre (plus de 3000 inscrits). L’occasion de se souvenir des évènements de l’année écoulée mais surtout de se projeter dans 2019 qui vient de s’ouvrir avec de nombreux projets.
Encore une fois, le président Emmanuel Thaunier a tenu à défendre l’aéroport de Saint-Jacques. “La plate-forme est à l’image du dynamisme de notre territoire et plus généralement du Grand Ouest. Sa fréquentation a augmenté en 2018 avec la mise en service de plusieurs lignes par la nouvelle venue ‘‘EasyJet’’ qui dessert désormais Lyon, Genève et Nice à compter d’avril prochain. Ce sont plus de 850 mille passagers qui ont transité par l’aéroport de Rennes-Bretagne cette année, soit une augmentation de 18% par rapport à 2017, année qui avait elle-même connu une progression de 13%.”
Si le million de passagers semble désormais possible sur la plateforme de Saint-Jacques depuis la fin de Notre-Dame-des-Landes, le président Thaunier tient à imaginer le développement des aéroports de Rennes et de Dinard dans un contexte nouveau. “Nous y travaillons d’ores et déjà avec la collectivité métropolitaine et la Région Bretagne, propriétaire de ces équipements, pour faire de ces plateformes aéroportuaires des outils d’attractivité et d’expansion pérennes qui profitent aux bretonnes et bretons tout en veillant à leur intégration harmonieuse dans l’environnement.”
Face aux lourdeurs de l’appareil de l’Etat, le président Thaunier reste inquiet et ce malgré les promesses du président de la République. “Nous n’avons à l’évidence pas les mêmes unités de temps. Alorsqu’en Chine il faut 9 mois pour construire un aéroport, en France en un an il n’a pas été possible de rendre à la Région Bretagne quelques lopins de terre -qui plus est inutilisés- et qui auraient pourtant permis d’engager rapidement le développement de l’aéroport de Rennes.”
Trop de condescendance de l’Etat à notre égard
Avec plus de 350 collaborateurs entièrement dédiés, la formation initiale, continue et supérieure reste le deuxième sujet consulaire ! “Ce challenge est loin d’être gagné, à tel point que nous considérons qu’il s’agit là probablement du principal défi que nos entreprises auront à affronter dans les prochaines années. Celui de la compétence, finalement du premier carburant de bons nombres de nos entreprises, l’Humain qui avec la connaissance constituent nos deux principaux actifs.”
Face à ces deux enjeux essentiels pour notre économie brétilienne, le président est inquiet, voire très très inquiet. “Le gouvernement est malheureusement revenu sur sa promesse de stabilité de ressources en nous imposant désormais une cure d’austérité jamais connue en France. C’est ainsi qu’entre 2014 et 2022 les ressources fiscales des Chambres de Commerce et d’Industrie auront fondu de 75%. Pourtant en 2017 ce même gouvernement nous avait dit : « 2018 … dernier effort ! ”
Mais si ce n’était qu’une question d’argent… Emmanuel Thaunier ressent parfois de la condescendance. “Le bénévolat est toujours un peu suspect dans notre pays surtout lorsqu’il est le fait de chef d’entreprises. Mais s’il ne s’agissait que de nous, l’ire de l’Etat serait vite oubliée, mais que dire comment expliquer cette situation aux 21.000 collaborateurs des CCI de France qui sont engagés tous les jours pour servir l’intérêt général ? Je reprends devant vous ce soir mes même propos de l’an dernier : il s’agit de femmes et d’hommes qui n’ont pas démérité, loin de là … or on ne peut pas les mépriser ainsi ! Nous n’avons plus confiance dans la parole donnée par l’Etat ni dans ses promesses qui n’engagent, comme tout le monde le sait, que ceux qui les croient.”
Malgré ces nombreux atermoiements et de nombreuses inquiétudes pour son organisme consulaire, le président Emmanuel Thaunier affiche une nouvelle ambition pour la prochaine mandature 2017 – 2021. Il s’agit d’accélérer les projets des entreprises et de leurs territoires pour gagner en compétitivité autour de quatre orientations stratégiques : cultiver le désir d’entreprendre et améliorer la performance des entreprises- Valoriser le potentiel économique des territoires, construire ensemble et agir en synergie, développer les compétences de nos collaborateurs comme levier d’innovation !