A 98 ans, Geneviève Asse tire sa révérence. Morte à l’Ehpad des Invalides, à Paris, l’artiste, née le 24 janvier 1923, à Vannes, était mondialement connue. Ses oeuvres étaient exposées au Musée des Beaux-Arts de Rennes et régulièrement sur les murs de la galerie Oniris (rue d’Antrain).
Femme de talent, la peintre fut d’abord une résistante. A 21 ans, elle s’était engagée chez les FFI (Forces françaises de l’intérieur) et avait contribué à la libération du camp de concentration de Theresienstadt. Un fait d’armes qui lui valut d’être décorée de la Croix de Guerre et de la Grande Croix de la Légion d’honneur.
Après la guerre, la jeune femme se lança éperdument dans la peinture tout d’abord concrète puis abstraite sous l’influence de Poliakoff et de Nicolas de Staël. « Depuis les années 40, Geneviève Asse nous transporte dans une contemplation qui se veut silencieuse », explique la galerie de l’Oniris.
Elle a rejoint le bleu du ciel, ce bleu qu’elle aimait tant », confie François Ars, adjoint au maire de Vannes.
Sur ses toiles minuscules ou vastes, hauts ou larges, Geneviève Asse n’utilisait depuis les années 80 qu’une couleur, le bleu. « Mon bleu n’est pas tout à fait un bleu », aimait-elle à dire. « Il me contient, me remplit de joie. » Dans son oeuvre, le bleu était synonyme d’infini, de lointain et de plénitude. Il puisait sa force dans l’immensité de l’océan, dans les paysages bretons et sans doute dans les couleurs de l’île aux Moines où elle s’était installée en 1987.
De nombreuses expositions ont déjà dévoilé l’œuvre « lumineuse » de Geneviève Asse. Il y a peu, au Musée des Beaux-Arts de Rennes, quelques-unes de ses oeuvres furent abîmées par la pluie. Voir notre article :
INFILTRATION D’EAU AU MUSÉE : UNE OEUVRE DE GENEVIÈVE ASSE ENDOMMAGÉE