Comment la ville envisage-t-elle la mobilité dans le hypercentre ? Hier matin, au couvent des Jacobins, les élus (Valérie Faucheux et Didier Le Bougeant) présentaient leur réflexion aux commerçants et aux riverains. « Dans le centre-ville, l’axe nord-sud est actuellement desservi par les bus depuis la rue de Nemours jusqu’à la rue d’Antrain, en passant par l’arrière de la Mairie et la place du Champ — Jacquet. Il sera remplacé par la ligne b du métro et par les futures dessertes C1, C3 et 12) qui emprunteront la rue Guillaudot et la rue Gambetta, à l’ouest du parc du Thabor. La suppression de ces quelque 600 bus par jour va permettre de libérer de l’espace pour végétaliser, élargir les trottoirs, aménager des pistes cyclables… »
Une zone à trafic limité
Pour accompagnements ces aménagements, trois parkings relais totalisant 2 000 places vont être ouverts à proximité de stations de métro (800 à Saint-Jacques — Gaîté, 400 aux Gayeulles et 800 à Cesson-Sévigné ViaSilva). « La capacité du parc relais de la Poterie a quant à elle été doublée (700 places). 305 stationnements supplémentaires dans le centre-ville nord seront également accessibles en 2023 au niveau de l’Hôtel-Dieu où un parking se construit. Sa mise en service permettra de compenser les 246 places du parking Vilaine, dont la suppression est actée (travaux de 2024 à 2027). »
À partir du mois de juillet 2022, une Zone à Trafic limité (ZTL) sera expérimentée au cœur du centre-ville. « Ce nouveau plan de circulation doit réduire l’automobile. Il ne s’agit pas de piétonniser l’ensemble des artères en les rendant inaccessibles aux voitures mais uniquement d’empêcher la traversée du centre-ville de part en part). Ce temps d’expérimentation permettra de recueillir les avis et les commentaires des usagers, des commerçants et des riverains. »
La Zone à Trafic limité est un espace dans lequel seuls les véhicules autorisés peuvent circuler (secours, transports en commun, taxis, livreurs, artisans, habitants..). Pour compléter le dispositif, « Une navette électrique, prioritairement destinée aux personnes âgées et à mobilité réduite, sillonnera le centre-ville nord. Elle offrira une alternative supplémentaire à la voiture. Elle sera mise en service avant la fin de l’année 2022 et permettra de relier en quelques minutes les principaux pôles du centre historique : République, Parlement, Hoche, Sainte-Anne, les lices, la mairie…. »
Lors de la présentation, beaucoup de riverains ont exprimé leur satisfaction. « Je ne vais plus avoir de voitures sous mes fenêtres, » se réjouit, Jérôme. « Je ne vote pas PS, mais pour moi, c’est une bonne décision. » Mais du côté des commerçants, cela peste. « C’est la fin du petit commerce, » convient l’un d’eux. « Il faut des études des impacts économiques avant toute mise en œuvre, » ont demandé en substance les corps constitués (CCI, Carré rennais).
« Cela va être la zone ! », assure un second professionnel. « Comment contrôlera-t-on les automobilistes ? » Représentant de l’opposition municipale, Charles Compagnon s’inquiète pour le devenir du centre rennais. « Il s’agirait d’attendre a minima avant de supprimer le parking Vilaine que tout le dispositif de redéploiement des transports en commun soit en fonction. » La polémique n’est pas prête de s’éteindre…
Infos + : « on ne comprend pas d’ailleurs pourquoi les parcs relais ne sont pas encore ouverts », explique un Rennais. « C’est la foire d’empoigne à la Courrouze. »
Calendrier : consultation des riverains et des commerçants de la place du Champ Jacquet (juin 2022), mise en service d’aménagements transitoires suite au départ des bus (été 2022), démarrage des travaux (second semestre 2023), fin des opérations (début 2025).