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samedi 27 avril 2024
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CES ARTISANS QUI NE VEULENT PLUS VENIR À RENNES

Il est charpentier depuis quelques années, dans la région rennaise. « J’éprouvais du plaisir à venir à Rennes pour la richesse des chantiers », explique-t-il. « Mais depuis quelque temps, je ne viens plus trop. C’est la croix et la bannière pour se garer. Nous ne trouvons pas de place et, quand nous en avons réservé une devant le chantier, elle est souvent prise. On doit se promener sur des longues distances avec notre matos. C’est galère ! » Comme ses confrères, il est parfois obligé d’effectuer de longues marches, notamment lors d’interventions d’urgence. « Ne pas avoir de parking est une perte de temps et une fatigue corporelle supplémentaire. » 

Sans hésiter, l’artisan privilégie le travail, à l’extérieur de Rennes, dans les communes aux alentours, là où il est installé pour des questions de coût. « Au moins, je ne suis pas dans les bouchons, le matin et le soir », ajoute-t-il. « Et puis, j’ai suffisamment de boulot pour ne plus venir à Rennes. » Dans la capitale bretonne, il n’est pas seul à pester contre les heures de trajets. De Guipry-Messac, Éric, homme à tout faire, part à six heures du matin, avec tout son « barda. » « À l’aube, il n’y a personne sur la route », assure-t-il. « Au retour, je pars vers quinze heures pour éviter les embouteillages. » Mais certains préfèrent ne plus venir du tout. « De Vignoc, convient un chef d’entreprise, mes gars mettent plus d’une heure pour arriver dans le centre-ville de Rennes et tout autant pour en sortir, soit plus de trois heures  par jour. Tout cela représente un coût pour ma société. Sans compter les amendes que je dois payer quand nos camions sont garés tant bien que mal près du chantier. Désormais, je réponds aux appels d’offres sur Saint-Malo. C’est bien plus pratique. »

Pour compenser ces moments de tension, beaucoup d’artisans comptent désormais dans leur devis les heures de transport. « Cette pratique augmente les factures. C’est le client qui paye ! », explique un syndic

Même constat chez un entrepreneur de Bourg-des-Comptes. « Mes salariés préfèrent travailler sur Redon que Rennes, » assure le dirigeant. « En se rendant à Rennes, ils deviennent furieux au carrefour de la Gaieté. Sans cesse, ils sont également soumis aux changements de circulation ou à l’apparition de sens interdits. »  Pour faciliter le stationnement, la ville de Rennes a toutefois prévu un tarif professionnel (3 € par jour) ou standard (2,20 €/heure dans l’hyper centre). Pour faciliter le stationnement, certains artisans utilisent dorénavant des applications comme Yes Park. « C’est un gain de temps non négligeable. Nous n’avons plus de problème de monnaie, d’horodateurs en panne et/ou encore d’amendes. Le ticket se prend à distance et les factures sont délivrées automatiquement. »

Parallèlement, les patrons peuvent demander des occupations du domaine public, moyennant une redevance de 12 euros le m2 par jour. Mais ces contretemps administratifs ne facilitent pas leur tâche. « Nos structures ne nous permettent pas à tous de rouler avec des vélos-cargos… Nous avons besoin de camions, de fourgonnettes pour entreposer notre matériel, pour bosser tout simplement. » Résultat, beaucoup désertent nos villes… L’association d’artisans d’Ille-et-Vilaine, présidée par Jean-Pierre Panhaleux, assure recevoir aujourd’hui de nombreux appels de professionnels mécontents. Entre mobilité douce et obligations professionnelles, le choix est parfois difficile. 

Infos + : l’apparition de la sulfateuse à PV inquiète beaucoup les artisans. « Nous craignons une croissance des PV, » explique l’un d’eux. 

jean-christophe collet
jean-christophe collet
Lancé par le journaliste Jean-Christophe Collet en 2012/2013, www.rennes-infos-autrement.fr devient un site d’informations en 2015 et est reconnu comme site d’informations en ligne par le ministère de la Culture et de la communication.

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