Ce 1er Mai, après la manifestation familiale dans le quartier de Maurepas (voir notre article), un deuxième cortège était prévu dans le centre-ville. Il était organisé à l’appel de Solidaires 35, SUD PTT et de nombreux collectifs étudiants (Maison du peuple). Parti vers 15 h (avec un peu de retard), il a défilé dans le calme et en chansons jusqu’à la place de Bretagne. « Nous marchions plus vite que ce matin ! », assurait un vieux militant. « Les jeunes sont bien plus rapides ! »
Mais à la fin de la manifestation, vers 15 h 30, des ultras sont revenus vers la place de la République où ils ont fait face aux forces de l’ordre derrière une barricade de fortune. Durant de longues minutes, ils ont jeté des projectiles contre les hommes en tenue qui ont répliqué avec de nombreux lacrymogènes. « C’est dingue, » faisait remarquer un passant. « La République est sous un nuage de gaz. »
Devant la résistance des policiers et leurs deux camions à eau, les radicaux ont reflué vers la place de Bretagne où, là encore, ils ont essuyé des lacrymogènes. Pendant d’interminables minutes, ils ont harcelé la police et les gendarmes devant la Croix de la mission et place de Bretagne où des derniers affrontements violents ont clôturé la journée. Des feux étaient allumés devant une banque au moment où les hommes en tenue repoussaient les plus radicaux vers la rue de la Santé et le boulevard de la Tour d’Auvergne.
Environ 12 000 manifestants ont été comptabilités par la préfecture, à 14 h 40. À 17 h 30, la préfecture envoyait un communiqué aux rédactions rennaises. « Un groupe d’une centaine d’individus a, à l’issue du parcours, commis des exactions (1)», expliquait-il. « Pour contenir les troubles, les forces de l’ordre ont dû faire usage de moyens lacrymogènes et d’engins lanceurs d’eau. Un gendarme a été légèrement blessé. Le Préfet d’Ille-et-Vilaine, Emmanuel Berthier, condamne fermement ces dégradations et apporte tout son soutien à leurs victimes. » Au cours de cette deuxième manifestation, à 17 h 30, neuf personnes ont été interpellées. Six d’entre elles ont été placées en garde à vue pour tags (1), port d’objet pouvant être défini un projectile (1), port d’arme (1), violences sur les représentants de l’autorité (3).
(1) tags et lancers de peintures sur plusieurs bâtiments, feux de poubelles et de palettes et nombreux jets de projectiles sur les forces de l’ordre.