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vendredi 26 avril 2024
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MOBILITÉ : LE PLAN DE DÉPLACEMENTS URBAINS EST-IL AMBITIEUX ?

À Rennes et sa métropole, il est un échec cuisant : les embouteillages du matin et du soir sur la rocade rennaise, sur la route de Lorient et sur différents axes de circulation. Tous les jours, des milliers de conducteurs sont bloqués sur les routes pour aller simplement travailler dans leurs entreprises et leurs administrations. En dix ans, la situation s’est dégradée au point où Rennes, pourtant jugée par certains médias pour sa qualité de vie, est devenue comme Paris ou Nantes, une ville archipel où l’on ne peut pas s’y échapper…à moins de partir tôt ou tard.

Jadis plébiscitée, la voiture est désormais décriée. 

Du haut de leur bâtiment flambant neuf, les élus métropolitains ont fini par entendre le raffut provoqué par le nombre d’accidents sur la rocade (on ne le dit pas assez), de klaxons et de jérémiades dans les voitures. Ils ont décidé de lancer un plan de déplacements urbains où il est fort question de vélos, de transport en communs et de covoiturage de proximité (mais très peu de voitures). En revanche, pas de solutions miracles dans ce plan de déplacements urbains qui aurait pu s’appeler le Grand Rennes Express (en référence à ce que font aujourd’hui les parisiens pour leur mobilité dans le Grand Paris). Mais à croire que l’on ne veut décidément pas voir grand dans cette métropole où l’on préfère de la rustine aux vraies propositions…

                                                      Dogmes contre réalités quotidiennes !

Drapés dans leurs convictions dogmatiques (ou politiques), les élus de la majorité ressortent leurs vieilles recettes. Dans leur Meilleur des mondes, ils veulent imposer aux citoyens des comportements. « Nous voulons inciter », modèrent-ils. Ils veulent aujourd’hui imposer leurs modes de déplacement au lieu de proposer (avec la région et le conseil départemental) un plan digne de ce nom (1). « Ce n’est pas en mettant de l’argent dans des ambassadeurs de la mobilité que l’on va améliorer le quotidien de nos citoyens. C’est même pire. Nos habitants auront l’impression d’être pris pour des cons quand on les prendra par la main pour leur dire de monter dans tel ou tel bus… », explique une Rennais.

                                                        547 millions d’euros tout de même

Mais venons au plan à proprement dit…par respect pour les concepteurs du document guidés nos élus. Pour 2019-2030, le plan de déplacements urbains de Rennes métropole prévoit 547 millions d’euros pour améliorer la mobilité des Rennais et des habitants d’Ille-et-Vilaine. Environ 94 millions d’euros seront réservés au réseau express de 102 kilomètres, aux voies de covoiturage (35 kilomètres) et à la création d’ambassadeurs de mobilité pour « changer les comportements » de nos concitoyens (ils sont forcément responsables !).  « Nous voulons miser sur le covoiturage de proximité » explique le vice-président de Rennes Métropole, Jean-Jacques Bernard. « Si chacun de nous covoiturait une fois par semaine, on résorberait les congestions de la rocade. »

Pour améliorer la santé publique, la métropole prévoit d’adapter les échangeurs jugés dangereux (21 millions d’euros), d’établir des zones 30 km/h (53 millions d’euros) et de mettre en circulation de nombreux bus électriques (132 millions d’euros). Elle envisage aussi l’augmentation de la ligne du métro vers le campus de Ker Lann et la création de nombreux parcs relais (63 millions d’euros), sans oublier l’amélioration des axes ferroviaires entre Rennes et Vitré et Rennes et Châteaubriant (47 millions d’euros). Tout ceci sera-t-il suffisant ? Tout cela incitera-t-il les habitants à prendre moins leurs voitures ? « Le plan de déplacements urbains n’est pas figé »,  note Jean-Jacques Bernard. « On peut très bien l’adapter aux évolutions. » 

Des bonnes nouvelles : La ligne B : 50 000 trajets en voiture en moins chaque jour. A l’horizon 2024, chaque commune bénéficiera d’une desserte en bus le dimanche. Pour les quinze communes les plus importantes, l’amplitude de la desserte sera étendue progressivement jusqu’à 21 h 45, (2020), puis 22h 45 en semaine. 

(1) De nombreuses pistes de travail ont été oubliées :  la mise en place d’un vrai réseau ferroviaire, de pôles d’intermodalité dans les villes périphériques, de la gratuité des transports en communs, d’un tramway périphérique, de bus entre les cités périphériques, d’une voie de contournement de Rennes, d’une ligne de bus directe aéroport-gare et même pourquoi pas de bus fluviaux sur la Vilaine (si chère pourtant à notre communauté). 

Jean-Christophe COLLET
Jean-Christophe COLLET
J-C Collet est journaliste et auteur (Lieux romantiques à Paris, Bretagne Chic, On dit qu'en Bretagne, Bretagne pas chère, Livre blanc sur le Nucléaire...).

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