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mercredi 11 décembre 2024
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L’IMMOBILIER RENNAIS : EST-CE UNE FAÇADE ?

A Rennes, la ville veut loger à « tour » de bras les nouveaux arrivants ! Elle détruit des vieilles maisons et densifie ses quartiers au risque de froisser les riverains (et encore le mot est faible). Mais face à l’opposition du voisinage, les promoteurs et la municipalité veulent se donner une nouvelle virginité. Ils mettent de l’eau dans leur vin depuis quelques années, en préservant les façades des bâtisses remarquables et en construisant derrière ou au-dessus. Est-ce une nouvelle tendance immobilière pour se mettre dans la poche les amateurs de patrimoine ? 

De la préservation à la construction 

Boulevard de Lattre de Tassigny, Bâti Armor a épargné l’extérieur d’une belle maison en pierre et compte construire au-dessus un immeuble de 20 appartements du studio au 5 pièces. La salle de bains Odorico n’a toutefois pas survécu aux coups de pelleteuse (voir notre article). Plus loin, dans le centre-ville, le même promoteur conserve en partie la façade en brique d’un vieil immeuble donnant sur le quai Emile Zola. Derrière elle, il bâtira une résidence de 25 appartements (du T2 de 45m² au T6 de 180m²) et de 170m² de commerces en rez-de-chaussée.

Derrière la façade, un grand projet immobilier est prévu.

Bâti Armor n’est pas le seul à procéder de la sorte. Le groupe Lamotte mène actuellement un projet d’envergure Inside à l’angle du mail François Mitterrand et du quai d’Ille-et-Rance. Il  construit un programme immobilier de 29 appartements du studio au 7 pièces. Mais là où Bâti Armor se contente de sauver une façade, le promoteur rennais d’origine a sauvegardé un vieil immeuble où il abritera quelques logements. Même goût de préservation de l’existant rue d’Antrain où la moitié de 3 000 m² de la propriété Lecoq-Gadby (maison à colombages) a été sauvée et l’autre moitié rasée pour édifier une résidence de standing (Bâti Armor). 

Lamotte prévoit un grand groupe immobilier.

En haut de la place des Lices, un vieil immeuble a été sauvé de la destruction grâce à l’action de son propriétaire et d’un avocat rennais. Il sera intégré à un ensemble plus vaste construit par le groupe Giboire (L’Orée des Lices). En dehors de la ville de Rennes, dans le quartier de la Robiquette, la maison du 17ème siècle ainsi que les dépendances en torchis ont été préservées dans le cadre d’une opération menée par le promoteur Greenstore (https://www.rennes-infos-autrement.fr/la-derniere-ferme-de-robiquette-sera-t-elle-defiguree/). 

Le projet Giboire s’adosse à une maison sauvée par le propriétaire et un avocat contre l’avis de la ville.

Mais d’autres belles demeures n’ont pas eu cette chance. « Les promoteurs ne s’embarrassent pas. Ils préfèrent démolir ou préserver juste une façade quand l’opération risque de ne pas être rentable. On n’est pas dans la philanthropie dans le secteur de l’immobilier. Il y a quelques années, avenue Aristide Briand une belle propriété a été démolie sans vergogne. Peut-être qu’aujourd’hui elle aurait été préservée…. »

Entre la construction et la préservation, la ville et les promoteurs choisissent la solution la moins pire. Est-ce une politique de façade ? « C’est compliqué de répondre. Certains promoteurs jouent le jeu, assurément. Regardez ce qui a été fait rue de la Monnaie. Le groupe Legendre et ses partenaires bâtissent un hôtel, des commerces dans une ancienne banque. Ils sont respectueux du patrimoine, peut-être parce qu’ils sont originaires de Rennes ou tout simplement plus imaginatifs. » 

Rue Gurvand, la façade et la salle de danse seront préservées.

Le dernier projet en date : Rue Gurvand, à deux pas de la gare, la façade de l’ancienne Académie de Danse sera sauvée des coups de pelleteuse. Elle cachait l’école du célèbre maître de ballet au TNB, Alyocha Ponziewitch. Dans cet édifice qui sera surélevé et transformé, le promoteur immobilier, Nexity, prévoit un ensemble réservé à l’habitat appelé Swan. Il proposera des studios jusqu’aux logements de quatre pièces dans un « emplacement rare, dans des volumes atypiques et des prestations soignées. » Il y aura même un élévateur à voitures… Les biens de 30 m2 à 120 m2 seront compris entre 283 000 euros (studio) à 965 000 euros (quatre pièces). Ils seront vendus par un bureau de vente installé au 2 rue de Ferdinand. 

jean-christophe collet
jean-christophe collet
Lancé par le journaliste Jean-Christophe Collet en 2012/2013, www.rennes-infos-autrement.fr devient un site d’informations en 2015 et est reconnu comme site d’informations en ligne par le ministère de la Culture et de la communication.

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