Situées à l’ouest de la France, les îles bretonnes sont des perles maritimes nichées dans l’Atlantique et la Manche. Chacune possède son caractère unique, offrant un mélange fascinant de paysages naturels, de patrimoine culturel et de traditions. Parmi les plus célèbres, on trouve Belle-Île-en-Mer, l’île de Bréhat, et les îles de Houat et Hoëdic. Ces destinations attirent aussi bien les amoureux de la nature que les passionnés d’histoire, grâce à leurs côtes sauvages, leurs villages pittoresques et leurs forts témoignant d’un riche passé maritime.
Environ 800 îles et îlots bordent le littoral breton de Saint-Malo à Pornic. Ils composent un monde divers et varié où Louet (Enez Louët) est très certainement l’une des plus belles. On est dans un vrai décor de cartes postales mille fois achetées par des touristes en mal de Bretagne. À 300 mètres à vol de goélands de Carantec, l’île Louet est située à l’entrée de la magnifique baie de Morlaix. Elle s’étend sur une surface de 3000 m2 où le piton rocheux est le meilleur endroit pour admirer la vue imprenable sur le château du Taureau (construit en 1522).
Au pied du point culminant (24 mètres), le phare de l’île avec sa tour carrée blanche avec une tour noire fut bâti en 1857 par le célèbre ingénieur Fenoux. Il veille depuis sur la sécurité des navires qui entrent dans le port de Morlaix et sillonnent la magnifique baie.
Dans le département tout proche, le célèbre homme politique français Aristide Briand passait ses vacances sur l’île de Millau, en compagnie de la belle Lucie. De leur amour, il ne restait guère de traces…à l’exception d’une maison sur une pointe. Mais vite abandonnée, la belle villa a été récemment détruite au grand dam des habitants du Trégor.
Longue de 1 kilomètre, sur une surface de 23 hectares, l’île de granite rose fut toujours habitée et peuplée par les hommes du Néolithique et des moines évangélisateurs. Ils profitaient ici où là de ressources d’eau douce de Millau et d’une terre agricole très riche.
Son accès est possible par bateau (on s’en doute !) ou via un gois d’une centaine de mètres lors de la marée basse. En revanche, pour la seconde option, on conseille bien volontiers la prudence. La promenade romantique pourrait l’être beaucoup moins…Les visiteurs imprudents seraient forcés de rester sur Millau au milieu des passereaux, des lapins de garenne et d’un couple de renard. Le site est placé sous la sauvegarde du ministère de l’Ecologie et du Développement durable. Il abrite un corps de ferme construit à la fin du Moyen Âge, aujourd’hui transformé en gîte d’étape.
L’île aux Moines (Izenah en breton) est la plus grande du golfe du Morbihan. Elle s’étend sur une superficie de 310 hectares pour une longueur de 6 kilomètres. Habitée dès le néolithique et possédant de nombreux mégalithes, elle est devenue un lieu de résidence estivale facilement accessible au départ de Port-Blanc.
À peine descendus de la navette, les promeneurs seront sous le charme. Ici, la beauté virevolte au gré des sentes, des chemins étroits, des grèves, de la lande sauvage, des ruelles si secrètes, des paysages parfumés et des vallons embrumés. On est dans l’île de beauté, à la mode Bretagne.
À l’île aux Moines, les visiteurs se perdent bien volontiers dans les forêts de pins qui portent tous des jolis noms et fleurent les bons sentiments. Ils flânent pour quelques heures du bois d’amour au bois des regrets en passant par celui des soupirs. Cette île est un petit paradis lové dans un écrin de végétation luxuriante et sauvage. Elle regorge de camélias, de mimosas et d’hortensias qui, au printemps venu, forment les plus beaux des atours pour les maisons de pêcheurs ou de capitaine au long cours. On ne reste jamais de marbre…
Habité depuis l’ère néolithique (cinq habitants en hiver), l’archipel des Glénan doit sa légende à son école de mer. Appelé à juste titre le Tahiti de la Bretagne, il compte neuf îles et de nombreux îlots, rochers et récifs qui forment un ensemble maritime de 505 km2.
Dans ce pan de terre, au large de Fouesnant, les principales îles répondent au nom de Saint-Nicolas, Loc’h ou L’étang. Les huit autres sont connues sous les patronymes poétiques suivants : Penfret (célèbre pour son phare), Bananec, Brunec, Cigogne, Drénec, Guiautec, Quignénec, Guirident et Moutons.
Ici, les eaux sont vertes, claires, limpides et transparentes comme celles des lagons des îles polynésiennes. Elles sont bordées par des cordons dunaires de sable blanc ; d’une blancheur inattendue que l’on doit au maërl (dépôt calcaire formé d’une algue rouge et de fin gravier). L’archipel est depuis toujours le lieu où pousse la Narcisse des Glenan qui fleurit uniquement en avril. Cette plante fut découverte en 1803 par le pharmacien quimpérois Bonnemaison. Il y a quelques années, une poignée de naturalistes l’ont sauvée d’une mort annoncée.
À un jet de pierre du littoral costarmoricain, l’île de Bréhat s’étend sur 3, 5 km du Nord au Sud et sur 1, 5 km sur sa plus grande largeur. Elle est un lopin de terre où de nombreux étrangers et français ont érigé de belles maisons de granite rose, le long de petits havres abrités des coups de vent.
Au Sud, l’île abonde en endroits pittoresques où il fait bon se promener à bicyclette ou tout simplement à pied. Elle regorge ici ou là d’agapanthes, de palmiers, d’agaves, d’amandiers, d’eucalyptus et de figuiers qui profitent d’un microclimat extrêmement méditerranéen.
De l’église, les promeneurs rejoindront le nord de Bréhat par un isthme qui coupe l’île en deux. Ici, les vents forts sont secs et marins. Ils sculptent une terre sauvage et presque désertique où les âmes romantiques goûtent aux splendides couchers de soleil sur une mer hérissée d’écueils.
Dans cette partie-là, les promeneurs ont le choix. Ils peuvent continuer leur chemin vers le sémaphore ou le phare du Paon. Entre les deux, leur cœur balancera sans doute. Mais qu’importe le lieu, la mer a toujours la même couleur et la même ivresse au sein de ce petit paradis.
Dans la baie de Saint-Malo, Les Ebihen est connue des marins qui arpentent la baie de Saint-Malo. Elle est devenue leur terrain de mouillage privilégié lors de la saison estivale. À juste titre…elle abrite des plages souvent exposées plein sud qui sont idéales pour le teint hâlé de leurs compagnes, amies et épouses.
D’après la légende, les Ebihen serait la partie émergée de la mythique forêt de Scissy située dans la baie du Mont-Saint-Michel. Que nenni ! Les historiens et les scientifiques plaident plutôt en faveur une montée des eaux à la fin de la dernière glaciation, soit plus de 10 000 ans avant notre ère.
Les Ebihen prolonge la presqu’île de Saint-Jacut de la Mer. Elle est érigée d’une tour dont la construction fut assurée en 1694 par le comte de Pontbriand et financée par un impôt sur la pêche aux maquereaux. Depuis cette époque, elle tient toujours debout, en revanche, la chapelle a totalement disparu.
L’île principale est entièrement privée. Elle est toutefois accessible par le chemin central allant du sud au Nord. Petite recommandation aux visiteurs, il est formellement interdit de dépasser les limites du sentier afin de préserver la faune et la flore, mais aussi la quiétude des propriétaires. Une partie de l’archipel est accessible à pied à la basse mer. Attention au retour trop tardif…
L’île de Quéménès (Kemenez en breton), perdue au cœur de l’archipel de Molène, est à environ 9 km du port du Conquet. Longue de 1,3 km sur une surface de 26 hectares, elle est balayée par les deux courants les plus violents de la pointe du Finistère : le Fromveur et celui du chenal du Four.
En 2003, le Conservatoire du Littoral a acheté l’île. Il a restauré les bâtiments, approvisionné la contrée en eau, refait la cale. Il en confie régulièrement l’exploitation agricole à des doux rêveurs qui cultivent de délicieuses pommes de terre, accueillent leurs hôtes, élèvent leurs moutons et récoltent des algues.
Ici, les promeneurs ont pour compagnie le ciel, la terre et la mer dans le silence du large. Ils vivent un face-à-face avec les tadornes de belon, les goélands, les lapins et les moutons. Mais qu’ils se rassurent, on ne les oublie jamais sur le continent…Loin de tout, leurs trois chambres d’hôtes permettent aux plus courageux de vivre une vie îlienne, loin de tout !
En approchant de Belle-Île, du haut de la navette du continent, les promeneurs aperçoivent la citadelle du Palais et les deux jetées portant chacune un phare. À peine débarqués dans le port du Palais, les touristes sont happés dans un tourbillon de magasins de souvenirs et de petites ruelles typiques. Ici, ils aiment le va-et-vient permanent des passants et des bateaux de pêche. Ici, ils ont un petit faible pour le port où les âmes se reposent dans des cafés d’antan et le long de ses quais.
Belle-Île retient invariablement les visiteurs par ses nombreuses richesses : Locmaria, les grands sables, Sauzon, la pointe de Poulains, Port-Coton, Port-Donant et Bangor. On est dans un pays où les maisons sont encore blanchies à la chaux et les paysages peints par les plus célèbres artistes. Belle-Île est une île où les promenades conduisent toujours vers une falaise, une plage, un petit village charmant. On a tout bonnement du mal à imaginer tant de beauté, loin des côtes, tant de grâce loin du littoral. On a du mal tout simplement à en partir. Elle porte son élégance dans son nom.