Le 19 novembre prochain, Rennes Métropole, en partenariat avec l’association « DÉ- construire », accueillera dans ses locaux un colloque intitulé « Femmes, Emploi et discriminations ». Selon les termes du programme, il s’agit de « sensibiliser les professionnels de l’insertion professionnelle aux enjeux de discriminations multifactorielles. » En clair, lutter contre le racisme.
« À première vue, qui pourrait être interloqué par la tenue d’un tel événement ? », explique Charles Compagnon. « Le groupe Libre d’Agir pour Rennes est sensible à la lutte contre les discriminations et à la bonne insertion des femmes dans le monde professionnel. Or, les bonnes intentions ne suffisent pas, tout dépend de la manière dont la lutte contre les discriminations et contre le sexisme est menée. »
Manque de respectabilité
Au regard du profil de l’ensemble des intervenantes, ce colloque serait un événement politique faisant la promotion d’une idéologie que l’on peut qualifier « d’indigéniste » ou « dé coloniale ». « Assez méconnu par le grand public, ce courant de pensée, initié par le Parti des Indigènes de la République fondé en 2005, s’appuie sur un corpus idéologique clair : les personnes noires, arabes et musulmanes seraient par principe discriminées par l’État et la société qui seraient structurellement et systémiquement racistes. »
Pour ces militants, l’humanité se diviserait en « deux camps irréconciliables « Les Blancs » qui se comporteraient comme des colons racistes, bénéficiant d’un « privilège blanc qu’il conviendrait de déconstruire et les « Racisés » maintenus à l’état d’indigène. La colonisation n’aurait jamais cessé et notre République française et ses valeurs ne seraient qu’un paravent hypocrite qui cache ce qu’ils appellent « une domination raciale. »
Contre ce mouvement, le centre droit réaffirme que le combat « contre les discriminations doit être universaliste, et aucunement identitaire. Sinon, nous prenons le risque de fracturer davantage une société qui l’est déjà énormément. » En mai 2017, Nathalie Appéré avait annulé une conférence d’Houria Bouteldja, porte-parole du Parti des Indigènes de la République, sur son livre Les Blancs, les Juifs et Nous. « Quatre ans après, que se passe-t-il dans la gauche rennaise pour qu’elle se compromette autant en accueillant en grande pompe les affilés zélés d’une personnalité sulfureuse qu’elle avait empêchée de discourir quelques années auparavant ? », s’interroge Charles Compagnon. « Cette démarche, validée par une administration publique, revient à accorder une respectabilité et une légitimité à des discours contre lesquels tous antiracistes cohérents et authentiques doivent s’opposer. »