On l’appellera Jean. Mardi soir, il doit rejoindre Saint-Malo. Soucieux d’environnement (à son échelle), il pratique le covoiturage depuis de nombreuses années. Encore une fois, il a décidé d’emmener avec lui deux passagers, après la sortie de son bureau. « Venant de la rue de Nantes, je trouvais logique de les récupérer à la station de métro de Villejean », explique-t-il.
Parti à 17 h 45 l’automobiliste décide de filer vers la place de Bretagne pour rejoindre la rue de Brest et son point de ralliement. Arrivé boulevard de la Tour d’Auvergne, il rencontre les premiers embouteillages. « Pour les éviter, j’ai décidé de passer par la rue de Redon », ajoute-t-il. « L’idée était mauvaise. Tout était bloqué sur le pont Malakoff, devant le Mabilais. J’ai donc décidé de filer vers la rocade. »
Sauf qu’encore une fois, Jean se retrouve coincé boulevard Voltaire. « J’ai gagné cinq minutes en passant par Cleunay mais arrivé sur la rocade, j’ai à nouveau rencontré des embouteillages. » A 18 h 15, Jean a déjà quinze minutes de retard. « Pour gagner du temps, je suis sorti route de Lorient, espérant passer par le boulevard Marbeuf. Malheureusement, j’avais oublié les travaux SNCF. Rebroussant chemin, je suis passé par le centre culinaire, après avoir failli prendre un sens interdit nouvellement décidé par la municipalité. »
A 18 h 30, Jean a enfin récupéré ses passagers à la station métro de Villejean. « Une passagère était en colère. Elle devait être à 19 h, à Saint-Jouan-des-Guerets. » A 18 h 40, il a fini par rejoindre la route nationale. « J’ai mis un temps fou pour sortir de Rennes et moins de temps pour rejoindre Saint-Malo. J’ai pourtant fait preuve d’engagement environnemental…Cette situation est ubuesque. Sans compter la pollution que j’ai dû engendrer en faisant du sur-place. » Jean est arrivé à 19 h 30, dans la cité corsaire, soit presque deux heures après son départ, un jour de semaine. Il a fait tout de même un détour par Saint-Jouan-des-Guérets pour déposer sa passagère.