Dans nos cimetières, les chapelles de nos familles nobles et bourgeoises sont laissées à l’abandon. Elles tombent en ruines et sont ouvertes aux quatre vents.
Faute d’argent pour les réhabiliter, on risque fort de laisser partir un certain patrimoine funéraire. Notre patrimoine. Mais à Rennes, la ville a pris une belle initiative sous l’égide de l’adjoint au maire préposé aux caveaux funéraires, Marc Hervé. Après l’accord d’une famille, au cimetière du Nord, il a autorisé la transformation d’une vieille chapelle en un columbarium. « C’est franchement bien, » expliquait lundi dernier une retraitée rencontrée non dans le cimetière. « On ne peut que s’en féliciter. Ces ouvrages sont la trace de notre passé religieux. » Un avis partagé par une jeune femme. « Je viens pas souvent ici ! Mais je vous confirme : je trouve cela plutôt bien même très bien. »
Le chantier a été confié aux tailleurs de pierre de la société vitréenne La Pierre et le Ciseau, aux couvreurs de la Mézière de l’entreprise Limeul et aux maîtres verriers de la célèbre société Hembold de Corps-Nuds. « C’est une bonne avancée, » reconnaît un habitué du cimetière. « Mais il existe bien d’autres chapelles en ruines. Que pourra-t-on en faire ? » En attendant, il est toujours possible de visiter le cimetière du Nord, considéré à raison comme le Père-Lachaise Rennais.
La Chapelle a été construite par Edouard Duclos (1811-1875). Celui-ci était une personnalité locale, député d’Ille-et-Vilaine, chevalier de la Légion d’honneur et commandeur de l’Ordre de Saint-Grégoire-le-Grand (décoration du Vaticanen reconnaissance de services rendus à l’Église). Sa réfection a coûté 65 000 euros pour des travaux de maçonnerie, de couverture, de restauration des vitraux et de marbrerie.