« Il n’y a pas la mer, ici, pourquoi les pêcheurs sont venus tout casser à Rennes ?» dit Hippolyte devant la photo des manifs des pêcheurs en 1994.
Plus de vingt ans après, la violence interpelle le petit garçon. Elle est matérialisée en quelques photos dans le carré de l’opéra de Rennes. «Pourquoi ils se tapent dessus ?» ajoute le garçonnet. Difficile de lui répondre…Vingt ans après, la colère des pêcheurs apparaît dans toute sa révolte pure et dure. Elle était noire, et surannée, en mode années 90 avec ses hommes habillés en blouson de jean. Elle était encore toute en cuirasse avec les CRS boucliers en avant. Ce jour-là, on était dans la tristesse de l’hiver, dans la misère d’une profession et dans l’incompréhension entre deux mondes.
A l’opposé, les photos de l’incendie du Parlement sont de couleurs beaucoup plus vives. Elles choquent le petit garçon. « Pourquoi il a brulé ? » Vingt ans après, il a du mal à imaginer son Parlement dévoré par les flammes. Il a du mal à concevoir un sinistre d’une telle ampleur. Comme lui…les Rennais sont toujours autant stupéfaits par un tel déferlement de flammes sur leur édifice. Devant les clichés de l’expo, ils replongeront dans un passé où Bruno Masure présentait encore le JT, où le juge Van Ruymbeke pleurait les richesses artistique envolées et où le maire de Rennes Edmond Hervé était pris en photo avec un livre entre les mains au milieu des décombres. C’était il y a vingt ans. Autre temps, autre mœurs…
Jusqu’au samedi 9 juillet, au Carré Lully de l’Opéra. Accès libre et gratuit, du mardi au vendredi de 12 heures à 19 heures et le samedi de 12 heures à 18 heures
