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vendredi 26 avril 2024
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HENRI LEMOINE, 70 ANS EN ROUGE ET NOIR !

Dans son garage, Henri Lemoine a accroché des posters de son équipe fétiche : le Stade Rennais. Dans son bureau, son tapis de souris est aux couleurs rouge et noir. Depuis soixante-dix ans, l’octogénaire est un aficionado des Bretons. Depuis soixante-dix ans, il soutient ses joueurs fétiches sans presque aucune infidélité au Roazhon Park.

A 10 ans, juste après la guerre, le petit Henri partait en tramway avenue du Monseigneur Mouezy ( cimetière de l’Est), direction le stade de la route de la Lorient. « On était toute une bande de copains d’école », se souvient-il. « C’était une autre époque. Cela jouait moins vite. Mais dans l’équipe rennaise, il y avait des individualités hors norme. J’aimais beaucoup Combot, Prouff, Guérin. »

Dans ces années-là, il y avait un buteur rennais hors pair, Jean Grumellon (ex-résistant). « Il avait marqué 24 buts durant la saison 1948-1949 », précise Henri. Dans ces années-là, Rennes accueillait les meilleurs joueurs de première division. « Je me souviens de René Vignal, le gardien du Racing-Club de France. On l’appelait le goal volant. C’était un type formidable qui portait toujours une casquette quand il jouait. »

                                                           « Cela jouait moins vite »

Faute de tribune, Henri  encourageait ses protégés derrière les buts. « On restait debout sur une butte de terre. » Tous les dimanches après-midi, il revenait en vrai passionné de foot. « Pourtant, je jouais au basket. Mais mon coeur a toujours balancé entre ces deux disciplines sportives. »

Dans les années soixante, le jeune homme de l’époque opte pour la tribune Vilaine. « C’était franchement sympa. Je me mettais en « première ». On était debout et on pouvait se promener d’un côté à l’autre de la tribune en fonction des attaques rennaises. Certains venaient avec leur tabouret ! »

Henri dans son garage. 

En 1965, Henri prenait part à un moment inoubliable : la première finale de la coupe de France du Stade Rennais contre Sedan. « C’était formidable. » En 1971, il retrouvait Paris pour la seconde finale contre Lyon. » Nous sommes allés avec ma femme un couple d’amis. C’était la fête. Nous étions allés manger dans un restaurant que l’on nous avait conseillés : la Reine Pédauque. On était fous de joie. Moi-même, j’avais inscrit sur l’arrière de mon costume « Stade Rennais. » 

                                             « On peut presque leur parler! »

De cette époque-là, Henri ne conserve pas de nostalgie. « Le jeu était différent. Les joueurs mouillaient en revanche le maillot. Ils étaient de la région. Aujourd’hui, ils vont de club en club. Ils sont un peu des mercenaires. » Mais Henri continue à soutenir coûte que coûte son équipe. Il s’est rendu en 2009 et en 2014 aux deux finales perdues des Rennais en coupe de France contre Guingamp à Paris. « Après le match, on s’est retrouvés au restaurant l’Atlantique dans le quartier de Montparnasse avec des Guingampais et René Ruello à quelques tables de nous. On a fait la fête ensemble! »

Henri Lemoine est aujourd’hui assis dans la tribune Super U présidentielle, à quelques mètres de la pelouse. « On ne peut pas être plus au milieu. On sent les joueurs, leurs efforts. On peut presque leur parler ! » Seule infidélité aux Rouge et Noir…c’est lors d’un match de basket. « Je suis embêté en janvier, je vais être obligé de choisir entre le basket et le football. » Mais qu’Henri se rassure, il y aura d’autres belles rencontres et peut-être d’autres victoires en coupe de ses joueurs préférés !

Trois générations de Lemoine lors de la finale perdue contre Guingamp en 2009.

Son plaisir quotidien : c’est de retrouver des anciens joueurs. « Je croise souvent Louis Cardiet au stade et André Ascencio dans les rues de Rennes », s’amuse-t-il. Il regrette seulement l’ambiance dans le stade. » Le public est assez froid, à l’exception du Kop rennais. Heureusement qu’ils sont là ! Dans les autres stades, ce n’est pas du tout comme cela. A Lens, à chaque fois que j’y vais, les supporters sont beaucoup plus agités ! »

Son meilleur joueur : Dans son coeur, il porte beaucoup d’affection pour les deux Marcel : Loncle et Aubour. Mais son plus grand joueur reste Laurent Pokou. « Il faisait des choses que les autres joueurs ne faisaient pas ! Parfois et cela ne me plaisait pas toujours, il ridiculisait ses adversaires. Un jour, après avoir dribblé avec deux ou trois joueurs et le gardien adverse, il avait marqué avec une talonnade !   » 

Son astuce : « Dans les années soixante-dix, on allait au stade en voiture, » se remémore-t-il. « On stationnait notre voiture chez le garagiste Fissot. Pour le remercier, on lui payait un coup, juste en face au bar Le Football Bar ! » 

 

 

Jean-Christophe COLLET
Jean-Christophe COLLET
J-C Collet est journaliste et auteur (Lieux romantiques à Paris, Bretagne Chic, On dit qu'en Bretagne, Bretagne pas chère, Livre blanc sur le Nucléaire...).

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