Faute de moyens pour rendre la justice, les magistrats et fonctionnaires du tribunal correctionnel de Rennes ont décidé ce jeudi 25 janvier 2018 de renvoyer à une date ultérieure les audiences du jour ! Seules les comparutions immédiates ont été maintenues dans la journée.
Une première fois, les personnels de la justice avaient déjà manifesté leur mécontentement en octobre. A l’époque, ils demandaient l’attribution de cinq postes de magistrats et dix-neuf postes de fonctionnaires du greffe. « Le droit au juge est mis à mal », ont expliqué les juges dans un communiqué.
Devant le désarroi des magistrats rennais, le Syndicat des avocats de France a décidé d’apporter son soutien. « Aujourd’hui, à Rennes, comme dans nombreux tribunaux, c’est l’accessibilité à la Justice qui n’existe plus pour les citoyens », explique-t-il.
Selon le syndicat, la justice du quotidien et pénale, parmi les plus importantes, ne pourrait plus être rendue. « Nous avons seulement au tribunal de grande instance que 44 magistrats pour 930000 habitants parmi lesquels 4 juges pour enfants, et seulement 450 places pour les mineurs isolés. »
En ne rendant pas la justice dans des conditions acceptables, on porterait atteinte au processus démocratique lui-même. »L’appel est fait aux pouvoirs publics de prendre en considération enfin une telle situation et d’y remédier, au-delà des pétitions de principe et des chantiers de réorganisation de la justice, qui n’a, en réalité, pour objectif aujourd’hui que la « déjudiciarisation » et l’économie des moyens. »
La phrase du jour : Alors que le bassin démographique rennais a considérablement augmenté ces dernières années, l’effectif de magistrats affectés au Tribunal de Grande Instance de Rennes reste le même qu’en 2009. Cet effectif insuffisant n’est lui-même pas rempli, faute de nominations, » indique le SAF.