Du 8 au 9 mars 2025, la dalle du Colombier a été le théâtre de vives tensions. Entre 2 h et 5 h du matin, aux abords de la discothèque Le 88, plusieurs incidents ont marqué la nuit rennaise (fête illégale dans l’ex-cinéma Cinéville, usage de gaz lacrymogènes, jets de projectiles). Sur les réseaux sociaux, les versions des faits divergent entre les protagonistes, notamment L’Union Pirate et l’équipe du Jarl, responsable de la sécurité de l’établissement de nuit. Chacun rejette la faute sur l’autre, se renvoie la balle dans un concert de tweets.
AUCUNE AUTORITÉ POLITIQUE N’APPELLE À L’APAISEMENT », CONFIE UN RENNAIS.
En attendant l’enquête, les réactions politiques se multiplient. Parmi elles, celle de la municipalité était très escomptée. Dans un communiqué, la ville de Rennes condamne fermement les violences, ce soir. « Une intrusion a eu lieu dans les anciens cinémas aujourd’hui désaffectés. La police nationale a été prise pour cible par les auteurs de cette intrusion. C’est inadmissible. » Toutefois, la mairie n’épargne pas non plus les agents de la discothèque. Elle dénonce des « violences volontaires et atteintes aux personnes. De tels comportements sont inacceptables. Le maintien de l’ordre, dans notre État de droit, relève des Forces de sécurité intérieure. »
UNE ENQUÊTE POUR ÉTABLIR LES RESPONSABILITÉS
Dans ce même communiqué, la ville annonce avoir saisi les autorités compétentes afin qu’une enquête puisse être menée pour faire la lumière sur ces événements et sanctionner les comportements délictueux. La municipalité mettra à disposition de la police et de la justice les images de vidéoprotection du secteur Colombier, promet-elle. Par ailleurs, la préfecture d’Ille-et-Vilaine a saisi le CNAPS (Conseil National des Activités Privées de Sécurité) pour vérifier si les agents du Club 1988 ont agi dans un cadre réglementaire.
Si leur contrôle conclut à des gestes disproportionnés, ces agents risquent de perdre leur carte professionnelle, ce qui les empêcherait d’exercer. D’après les services de police, plusieurs plaintes ont été déposées, ce lundi, mais sans que l’on sache précisément par qui. Enfin, selon 20 Minutes, l’entreprise exploitante de Cinéville (Soredic) a également porté plainte pour des dégâts importants survenus dans l’établissement. Cette entreprise doit être entendue par les forces de l’ordre. Ironie du sort, d’après nos informations, le site devait prochainement faire l’objet d’une expropriation par la métropole dans le cadre d’un projet de réaménagement de la dalle du Colombier.