Au 6 rue Lafayette, dans le centre-ville, une petite plaque est apposée sur la façade d’un immeuble. Elle rend hommage à Louise Bodin (née à Paris en 1877 et morte à Rennes en 1929), journaliste et militante politique qui lutta pour la dignité des femmes et qui vécut une grande partie de sa vie dans la capitale bretonne.
Engagée, Louise Bodin s’installe à Rennes en 1898 en compagnie de son époux, docteur devenu plus tard professeur à l’école de médecine de Rennes (spécialiste de la syphilis). La jeune fille déteste la capitale bretonne, mais elle n’en demeure pas moins une jeune épouse active. Dès le début du XXe siècle, elle créait l’antenne locale de l’Union française pour le suffrage des dames et sort un petit ouvrage, Les Petites Provinciales.
Durant la guerre, en 1917, Louise Bodin fonde avec Colette Reynaud La Voix des Femmes puis lance Le Journal des femmes communistes. Pacifiste, cette mère de trois enfants est aussi militante et secrétaire de la Fédération communiste d’Ille-et-Vilaine. Mais dans une ville bourgeoise, elle est mal considérée au point d’être appelée la bolchévique aux bijoux !
Malade, elle meurt jeune, à cinquante ans. Ce que l’on sait moins, c’est qu’elle écrivit un ouvrage sur la syphilis, paru à Paris en 1919 (Société mutuelle d’édition). Au fil des pages, elle présentait la gravité de cette maladie pour les filles et le rôle de la prophylaxie comme le meilleur moyen de traitement. « Son livre mérite d’être lu par tout le monde, surtout par les femmes qu’elle a voulu protéger et instruire », confia à l’époque le président de la Société française de la prophylaxie. Pour en savoir plus, c’est ici.