Il y a quelques années, les passages entre la République et la rue Vasselot et les galeries du théâtre étaient interdits pour des questions de sécurité. Contre l’insécurité galopante sur la dalle du Colombier, les copropriétaires des immeubles de la place du Maréchal Juin ont décidé de faire de même. Ils vont tout bonnement fermer l’accès de leur espace paysager et de leurs nombreux passages, le soir.
« C’en est désormais fini de nos déboires », explique un riverain visiblement agacé. « Nos digicodes ne seront plus cassés. Nous ne craindrons plus de nous faire taper dessus. Nos poubelles seront plus renversées et nous serons plus les témoins d’agressions et de disputes violentes à la sortie des boîtes de nuit. Au diable encore les accouplements, les défécations et les cris sous nos fenêtres.»
« Je suis plutôt rassurée pour mon père », ajoute une jeune femme. « Depuis quelques années, la situation s’était fortement dégradée. Il fallait faire quelque chose pour éviter un drame et… la dépréciation du bien paternel. » A l’inverse, un riverain s’en prend à cette mesure radicale. « Ils sont chez eux mais je ne peux pas m’empêcher de penser que c’est une atteinte à la liberté de circuler. Depuis des années, je passais par là ! On fait des ghettos pour riches…C’est quand même fou d’en arriver là. »
Entre la liberté de se promener et la sécurité, la copropriété a fait un choix. Et elle ne serait pas la seule. À deux pas de là, les propriétaires d’un immeuble de la rue Tronjolly ont bien envie de fermer l’accès à leur petit jardin. « On ne veut pas transformer notre espace de repos en lieu pour Junky… » , précise un habitant. Mais pour certains, ce ne serait pas la solution. « On déplace le problème. Combien faudra-t-il de Fort Chabrol pour juguler la sécurité dans la capitale bretonne ! »