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jeudi 25 avril 2024
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PAS FACILE D’ÊTRE ÉCOLO À RENNES !

Baptiste est un écolo dans l’âme. Cet ingénieur informatique fait tout ce qu’il peut pour diminuer l’empreinte carbone de la planète : en évitant par exemple l’avion lorsqu’il se déplace dans un festival étranger ou en étant un usager régulier de Blablacar.

                                                                           Que choisir comme mode de déplacements ?

Mais à Rennes, il a un peu de mal à organiser ses déplacements. Il habite Chantepie et travaille à Capgemini, société informatique située au rond-point des Longchamps. C’est dans cet environnement professionnel très surchargé proche de Beaulieu que les problèmes de transport se perpétuent. « J’ai essayé de venir en covoiturage de Chantepie avec un collègue qui habitait le même immeuble que moi. Mais très vite les horaires de crèche et d’arrivée au travail ne correspondaient plus… « 

En bon ingénieur, Baptiste tente de trouver une autre solution. « C’est un beau mot le covoiturage, mais dans le concret ce n’est pas du tout une évidence. Alors j’ai essayé le bus avec une ligne directe, la C1, jusqu’à mon travail aux Champs Blancs. Une vraie galère ce voyage : 1 heure de transport pour arriver au boulot à l’heure à 9 heures ! » Ce désagrément incite Baptiste à prendre sa voiture.

« En voiture, je mets environ un quart d’heure grâce à des raccourcis. Mais encore là les penseurs de nos trajets nous compliquent la vie. La vitesse est limitée sur le boulevard des Alliés, de Cesson à Beaulieu, alors que c’est une voie dégagée, presque une nationale… Et lorsqu’on arrive vers notre destination, ce sont grosso modo 1200 salariés qui arrivent en même temps au travail pour 9 heures ou sortent en fin d’après-midi. Les bouchons sont monnaie courante dans ce secteur, avec la proximité d’autres boîtes d’informatiques comme Orange. »

Et ce n’est pas fini la galère en arrivant au travail : pour se garer, cela devient très ardu. « Heureusement que pour le moment Rennes métropole nous a mis à disposition le parking relais situé derrière notre bâtiment, le temps que la station de métro se construise. Mais on ne sait pas ce qui se passera après… Rennes Métropole a prévu une place de parking pour quatre salariés. Qui sait ? On aura peut-être toujours accès à ce parking. »

                                                     L’intermodalité : une solution

Mais désormais l’objectif pour l’ingénieur écolo, c’est l’intermodalité, il réfléchit et voit en cette solution hybride un pis-aller. « Cela peut être une solution. Je vais essayer. Mais c’est toujours la diminution du temps de trajet qui me fera éviter la voiture. Et puis l’intermodalité cela ne marche que dans un sens : des salariés venant par Rennes. Que fait-on de tous ceux qui habitent autour de Rennes, à l’opposé ? »

Baptiste veut revoir l’ingénierie de nos trajets.  « On dirait qu’on pense plus avant à l’effet d’annonce d’une réforme écologique qu’à sa mise en pratique. Le rétropédalage de la limitation de vitesse à 80 km/h sur la rocade a prouvé qu’il fallait réfléchir avant de mettre en place une mesure. ÀRennes, ce qui est paradoxal en matière d’écologie, c’est l’inaction de la Ville de Rennes au sujet des bouchons. D’évidence, lorsqu’on est dans un bouchon, on pollue plus, on dépense du temps et de l’argent. Et la ville ne fait que repousser le problème en repoussant les voitures du centre-ville vers la rocade. Au final, il n’y a plus qu’un ultime axe de circulation giratoire dans la ville. Et là ça bouchonne tout le temps ! »

Malgré ces difficultés rencontrées pour ses déplacements intra-urbains, Baptiste ne désespère pas. Il souhaiterait seulement que les techniciens de la ville conçoivent un peu mieux les trajets des Rennais et métropolitains. Il propose ainsi de repenser le nombre d’arrêts de bus de la STAR, situés juste après des carrefours importants, comme celui de la rue de Fougères et du boulevard de Metz. « Des arrêts qui créent des bouchons au sein des carrefours. Des bouchons qui congestionnent la cité, polluent l’air, et font parfois perdre les nerfs aux usagers. » Pas facile d’être écolo…

Dragan Brkic
Dragan Brkic
Écrivain, j'ai publié Le Petit Noir des Balkans, Prière d'insérer, La condition pénitentiaire, Footness et Comprendre la délinquance française.

1 commentaire

  1. Vu l’illustration photographique de l’article, je m’attendais à ce qu’on y parle de vélo.. or cette personne n’évoque pas cette solution. S’il met un quart d’heure en auto, ce sera à peu près la même durée en vélo, selon mon expérience (15 mn de sud gare à Bd de Verdun)

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