Le festival Mythos aime les chanteurs à texte, les Gainsbourg modernes, les artistes sombres. Il a déjà programmé Miossec, Daniel Darc. Hier soir, jeudi 7 avril 2022, il proposait à guichet fermé le chanteur en rouge et surtout noir : Benjamin Biolay. Tatouage aux bras, veste en cuir, façon tee-shirt Marcel, le crooner rocker a commencé tout doucement devant un public déjà conquis par ses balades romantiques. Mais sans tarder, il a énergisé des midinettes électrisées par sa voix d’outre-tombe et rocailleuse. Il a emmené avec des lui des quarantenaires et quincados dans une promenade pop aux accents gainsbouriens. De retour à Rennes, après une expérience malheureuse (voir plus bas), il a enchanté ses fans avec une version revue d’une chanson du Rennais Daho (Le Grand Sommeil), entraînante et délicieusement envoûtante sous les lumières tamisées du chapiteau de Mythos. Mais il n’a pas oublié ses grands classiques. Comment est ta peine a sublimé à minuit la nuit étoilée du parc du Thabor. À mesure que le temps passe, Biolay reste dans son temps. Il séduit ceux qui ne l’aiment pas encore et continuent à séduire ceux qui le connaissent. Il faudra justecharmer les jeunes venus après son concert se déhancher sur de la musique techno. C’est l’attrait de Mythos : un festival éclectique pour des spectacles électriques.
Infos + : « A l’Ubu, j’avais donné un récital, il y a quelques années », s’est amusé Benjamin Biolay. « Le titre de ma tournée s’appelait Benjamin Tout seul. Un plaisantin avait cru bon d’ajouter au crayon sur une affiche ces quelques mots : comme un con ! » On ne connaissait pas Benjamin Biolay capable d’ironiser sur sa propre personne.