Devant la préfecture, ce lundi 14 mars, vers 14 h, les transporteurs routiers (en tout une centaine) ne sont pas venus avec leurs camions. « Nous ne voulons pas bloquer les particuliers », explique l’un d’eux, à la tête d’une entreprise de 40 employés. Mais avec leur mine des mauvais jours, ils ne peuvent pas cacher leur mécontentement. « Depuis janvier, le prix du carburant a quasiment doublé, » rappelle Nicolas, l’un de leurs représentants syndicaux.
À l’heure d’une réunion entre le ministre des Transports, une délégation de la Fédération nationale des transports routiers (FNTR) et de l’OTRE (l’Organisation des PME du transport routier) était reçue à la préfecture Beauregard. « Nous demeurons inquiets pour nos entreprises, » affirmait l’un d’eux. Devant cette hausse spectaculaire, nous attendons un plafonnement du tarif du gazole. C’est notre souhait principal. »
Mais bien d’autres pistes sont avancées par les routiers : une aide directe pour chaque établissement, l’exonération des charges sociales, une révision mensuelle des prix des contrats publics, un carburant professionnel… « Depuis deux ans, le Gouvernement a pu compter sur nous », explique le dirigeant « Nous avons permis aux Français de tenir dans leur approvisionnement ou leurs déplacements quotidiens. Nous espérons compter sur l’État. “
Pour l’heure, les transporteurs ne prévoient pas de blocage. Mais ils pourraient dans les prochains jours changer d’avis ! « Les entreprises sont exsangues, les trésoreries sont vides et les perspectives très sombres. Ces hausses sans précédent font s’interroger de nombreux transporteurs. Les défaillances d’entreprises vont se multiplier. Sans mesures fortes et immédiates de soutien au secteur, les sociétés ne pourront continuer à assurer leur activité vitale », écrivaient dans une lettre ouverte les syndicats. Vendredi 11 mars, à Saint-Gérand (Morbihan), près de Pontivy, ils étaient déjà une centaine de manifestants à affirmer haut et fort leur mécontentement.