La section Sud solidaires de la ville de Rennes, du CCAS et de la caisse des écoles a tenu une grande réunion, ce vendredi 19 avril 2024, dans la salle du conseil de l’Hôtel Rennes Métropole. Raison de cette assemblée : elle a été interpellée depuis la mi-janvier 2024 par des agents, victimes d’agressions physiques ou verbales. « Nous avons constaté une hausse fulgurante des incivilités dans les quartiers prioritaires dits sensibles », a déclaré en substance le syndicat dans un long communiqué.
Depuis le début de l’année, les employés municipaux sont pris à partie durant leurs trajets, sur les chantiers, ainsi que dans les structures d’accueil public. « Un collègue de la propreté a dernièrement été filmé sur le réseau social Snapchat avec un bandeau où il était inscrit “balance”, alors qu’il nettoyait les immondices, place Italie », a souligné le syndicat. « Place Banat, des jardiniers sont maintenant contraints de prouver leur identité pour passer d’un point à l’autre, avec vérification de l’absence d’armes. »
Les agressions ne se limitent pas aux menaces verbales. « Les employés de la direction des sports sont régulièrement arrêtés lorsqu’ils tentent d’ouvrir les gymnases, pour démontrer qu’ils ne font pas partie de la BAC. Récemment, une salariée du service de propreté et hygiène des locaux a été assaillie en traversant une place, tôt le matin, pour se rendre à son poste au nouveau Conservatoire à rayonnement régional du Blosne. Tout dernièrement, une arme lourde, une AK-47 Kalachnikov, a été découverte dans le parc des Hautes-Ourmes durant une opération de nettoyage. »
Dans ces quartiers rongés par le narcotrafic, les altercations entre gangs seraient fréquentes entre trafiquants. Ceux-ci n’hésiteraient pas à employer les outils, pinces et râteaux des collègues des jardins pris dans leurs remorques. « Près d’un point de deal, des camarades ont été ciblés par des projectiles lancés du septième étage, incluant des boîtes de gâteaux, des bouteilles, et même du papier toilette », rapporte le syndicat. « Les déchets sont tombés à proximité des agents et le pire a été évité. »
. La situation devient de plus en plus alarmante, voire explosive. Nos collègues ne peuvent pas et ne doivent pas continuer à exercer leurs responsabilités dans un tel contexte. »
Face à ces conditions intenables, les syndicalistes implorent une réaction rapide de la municipalité. « C’est urgent. La maire doit garantir notre sécurité et notre santé. Nous arrivons au travail angoissés, incapables d’effectuer nos missions sans être pris pour cibles, souvent confondus avec les forces de l’ordre . » Une mesure immédiate demandée est la reconnaissance financière adéquate des risques encourus, avec une prime spécifique de 80 € pour tous ceux intervenant dans les zones concernées. Un préavis de grève a été déposé ce 26 avril.
Infos + : le syndicat Sud pourrait enjoindre aux employés de recourir à leur droit de retrait en cas de mise en danger grave et imminent dans l’exercice de leurs missions. « Le “vivre en intelligence” tant prôné par la municipalité doit pouvoir s’appliquer tant aux citoyens et citoyennes qu’aux femmes et aux hommes qui font exister les services publics. » Parmi les revendications, le syndicat demande un renfort d’employés, un travail en binôme des équipes et… l’arrêt d’échanges de la part des forces de l’ordre avec les agents, les plaçant en situation délicate.