Marlène Lebouleux est une Rennaise, vivant à Saint-Nazaire. Elle est furieuse contre le service municipal de gestion des cimetières de Rennes métropole. Au cimetière de l’Est, ses grands-parents (reposant dans leur tombe depuis de années) ont été jetés dans la fosse commune et leur emplacement funéraire apparement cédé à une autre famille. « On ne comprend pas, » explique Marlène. « La sépulture était régulièrement entretenue. En 2019, j’avais pris par hasard une photo qui montre ô combien nous nous en occupions (notre cliché). »
Depuis 2016, la concession était échue. Mais personne n’aurait prévenu les enfants et petits-enfants des défunts. « Il n’y a jamais eu de plaque sur la tombe, ni même de courrier pour nous alerter de la situation, » assure Marlène. Face à cette situation, Marlène Lebouleux a joint le service funéraire. « On a oublié de mettre la plaque et les communes ne sont pas tenues d’envoyer des lettres aux défunts », aurait répondu la métropole.
Normalement, les familles devraient être présentes quand on ouvre une tombe. J’ai vécu cette affaire comme une profanation », ajoute-t-elle.
Devant cette situation pour le moins ubuesque, Marlène a demandé de poser un petit panneau au nom de sa grand-mère. « Mais là encore, refus de la métropole ! On m’a juste proposé de me vendre un galet en souvenir ! Je me suis effondrée et je leur ai dit que j’allais certainement saisir la justice. Je suis vraiment triste, moi qui voulais reposer avec ma grand-mère… » La sépulture datait de 1963.
Dans la région du Nord, une semblable affaire a bousculé la petite ville de Groise. Le 13 novembre 2018, Christian Petelot, 72 ans, n’avait pas retrouvé la tombe de ses arrière-grands-parents et de sa grand-mère. En réponse, la maire avait répondu dans les colonnes de la Voix du Nord. « On est allés au-delà de nos obligations, souligne encore Karine Éloir. On a estimé qu’il fallait faire plus que l’affichage en mairie et au cimetière, alors on a mis des plaquettes sur chaque tombeau, et un article dans le journal communal. »
Que dit la Loi ? « Lorsque, après une période de trente ans, une concession a cessé d’être entretenue, le maire peut constater cet état d’abandon par procès-verbal porté à la connaissance du public et des familles. Si, trois ans après cette publicité régulièrement effectuée, la concession est toujours en état d’abandon, le maire a la faculté de saisir le conseil municipal, qui est appelé à décider si la reprise de la concession est prononcée ou non. Dans l’affirmative, le maire peut prendre un arrêté prononçant la reprise par la commune des terrains affectés à cette concession. »