Anne Bagros, mère de Grâce Lochin tuée à vélo le 4 novembre 2019 dans un accident avec un camion dans le quartier de Maurepas (voir l’article), va porter plainte contre la maire de Rennes, Nathalie Appéré et Emmanuel Couet, président de Rennes Métropole. « Ce matin, je me suis rendue à la gendarmerie de Ceret où je vis », confie-t-elle. « Ma plainte sera, comme la première, transmise à la police de Rennes. Je ne veux plus que cela arrive ! La mairie doit assumer les conséquences de son laxisme. Elle doit faire des aménagements. Elle a l’obligation de protéger les Rennais. Ma fille serait en vie si Rennes avait fait ce qu’il fallait. »
Le conducteur sans doute poursuivi pénalement
Comme le père de la victime, Joël Lochin, la mère qui a créé une association en la mémoire de sa fille veut comprendre. « L’enquête est toujours en cours », confie l’avocat nantais David Lizano. « Tout a pris beaucoup de retard avec le confinement dans beaucoup d’enquêtes, notamment celle-ci. Je ne suis pas le ministère public mais la personne qui conduisait le véhicule sera sans doute convoqué au tribunal pour expliquer les circonstances de l’accident. »
En complément, l’avocat et sa cliente chercheront la responsabilité des collectivités. « Dans ce dossier se pose la responsabilité de la mairie et de Rennes Métropole sur les conditions de sécurité. Pour le moment, nous sommes plus dans les interrogations. La mairie était-elle au courant de la dangerosité du carrefour entre l’avenue de Rochester et l’avenue du Général Patton? Si elle était au courant, depuis quand ? Etant informée, devait-telle prendre des mesures pour parer à tous les dangers ? Nous n’avons pas encore de réponses, ni même aucune réponse. On est dans l’attente, je vous en dirai plus quand nous aurons la copie de l’enquête pénale. »
Aménagement défectueux
A l’endroit où la jeune Grâce a perdu la vie, l’aménagement serait défectueux. « Il y a un problème de discontinuité des pistes cyclables », indique Joël Lochin, le père de la victime sur France 3 Bretagne qui a lui-même porté plainte. « Il a été identifié en 2015, aussi bien au niveau de la ville que de l’agglomération. Et ces problèmes n’ont jamais été traités », regrette-t-il. Depuis, l’endroit est resté tel quel. « Ces affaires sont délicates à gérer », explique un proche de l’enquête. « En pleine élection municipale, cela prend une tournure politique. Espérons seulement que la vérité éclate lors d’un prochain procès. »
Il y a quelques années, Alexis Le Scoul le père de Robin poignardé dans la nuit du 27 au 28 novembre 1998 et dans le quartier Saint-Michel, avait porté plainte contre la ville et le préfet d’Ille-et- Vilaine pour « mise en danger de la vie d’autrui ». L’affaire avait suscité beaucoup d’émois sans que les problèmes de sécurité ne soient réglés depuis. Espérons que, pour ce dossier, il n’en soit pas de même…