Il y a cent ans, c’était la Première Guerre Mondiale et cela ne rigolait pas du tout. A Rennes, le Comité central des Secours de guerre décida d’organiser des fêtes enfantines, à l’occasion de Noël, au profit des enfants dont les pères étaient mobilisés et dont les familles étaient réfugiées à Rennes.
Au comité Pathé
Organisées au cinéma Pathé le mercredi 26 décembre, place du Calvaire, ces matinées enfantines furent ponctuées par la diffusion de dessins animés, d’une distribution d’oranges, de chocolat, d’amandes, de figues et de bonbons pour 2000 enfants.
Dans un autre registre, le Comité central fit parvenir des mandats individuels de dix francs aux 600 Rennais du front orphelins, pères de familles nombreuses, soutiens de famille ayant laissé à la maison la mère veuve et des enfants jeunes à charge. Le comité central n’oublia pas non plus les Rennais, prisonniers de guerre. A leur intention, de nombreux colis leur furent expédiés entre Noël et le Nouvel An.
« C’est un quatrième Noël de guerre, passé loin des êtres chers qui combattent et souffrent pour notre repos », écrivait le journaliste de L’Ouest-Éclair. « Ce ne fut pas le Noël classique avec arbres givrés et toit blanc de neige. Le dégel au contraire avait adouci la peu clémente température des derniers jours. Beaucoup de monde étaient dans les rues. On avait tenu dans tous les foyers à épargner aux enfants une part, fût-elle minime, des soucis du temps présent et Noël leur apporta leur jeu, leurs friandises ordinaires pour un jour. »
Un joli geste. En 1917, un régiment allié cantonné à proximité de Rennes fit preuve d’un joli geste. Privé de leurs enfants pour Noël, les militaires eurent l’idée de célébrer Noël avec 500 enfants (250 garçons 250 filles) autant que possible des orphelins au-dessous de 12 ans. Dans la salle du cinéma Pathé, ils procédèrent à la distribution des bonbons et jouets aux petits enfants, installèrent un arbre de Noël et jouèrent de la musique.