Depuis plus d’un mois, une centaine de réfugiés occupent le gymnase du collège Échange, faute de pouvoir être logés dans un centre d’accueil de demandeurs d’asile comme la Loi le prévoit. Ils viennent d’Afrique de l’Ouest, de l’ex-URSS (Arménie, Kazakhstan et Géorgie) et le plus surprenant de pays européens : Albanie et Kosovo.
Les migrants sont aujourd’hui soutenus par l’association « Un toit c’est un droit, la Cimade » et de nombreux Rennais. « Leur situation est catastrophique », explique une bénévole. « L’hiver approche et l’État ne prend pas ses responsabilités. Nous demandons simplement l’ouverture d’un centre d’hébergement pour loger ces gens sans toit. Nous avons proposé le site de l’ancien collège de l’Adoration, mais la préfecture a refusé en arguant la non-conformité des lieux. »
Devant cette situation, les réfugiés sur place s’impatientent. « Les Syriens et les mineurs ont été relogés à l’hôtel, mais pour nous rien ne bouge ! Nous ne sommes plus en mesure d’attendre ! », explique Mamadou. Toutefois, le plus dur à comprendre pour eux est l’interdiction qui leur est faite de travailler. « L’État préfère dépenser de l’argent en versant des petites aides que de nous voir autonomes ! »
La situation est d’autant plus compliquée que le collège Échange, au départ consentant, commence naturellement à vouloir récupérer son gymnase. « L’occupation ne s’éternisera pas », pressent un responsable de l’association « Un toit c’est un droit ». « Nous gérons parfaitement les questions de propreté et de discipline en dépit des difficultés à cuisiner et à se laver pour les migrants. Mais, malheureusement, ça ne va pas durer. Tous ces gens finiront dans un squat. C’est aussi inéluctable que scandaleux. Dans certaines régions françaises, les préfets ont été en effet courageux en osant dépasser les quotas de places, imposés par une circulaire interministérielle. »
Nourriture : le seul micro-ondes disponible dans le gymnase étant en panne, les citoyens souhaitant aider les réfugiés peuvent déposer du café, du sucre, des filtres à café, du pain, du beurre, du thé, des infusions, des céréales, des sacs poubelles, des lingettes, des couches bébés, du gel douche, du shampoing, des serviettes de bain, du gel antibactérien, des dentifrices, des brosses à dent, du liquide vaisselle….
Réunion à la Maison internationale : une réunion des bénévoles déjà engagés avec « Un Toit c’est Un Droit » et de ceux qui souhaiteraient le devenir aura lieu le vendredi 13 octobre de 18 h et 21 h à la MIR (Maison internationale de Rennes), 7 quai Châteaubriand.
