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vendredi 26 avril 2024
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DÉCÈS DE BABACAR GUEYE : UN NON-LIEU PRONONCÉ PAR LE JUGE

Le 3 décembre 2015, peu après 4 h 15, les hommes du commissariat de police de Rennes interviennent au 1, rue Guy Ropartz. Ils doivent maîtriser un individu très agité, Babacar Gueye, venant de blesser un autre : Gabriel Gueye. Arrivés sur les lieux, au septième étage d’un immeuble, les hommes en tenue sont vite menacés avec un couteau par ledit individu. L’un d’eux est même poursuivi jusqu’au 9e et fait usage de son arme à feu à plusieurs reprises. Babacar Gueye, né le 6 avril 1988 à Pikine (Sénégal), succombe des suites de ses blessures, le jour même. 

Immédiatement, le parquet de Rennes confie à l’inspection générale de la police nationale (IGPN) le soin d’enquêter. Le 6 juillet, il classe sans suite l’affaire, estimant le policier en état de légitime défense. Par courrier du 20 juillet 2016, la sœur de Babacar relance le dossier. Elle dépose une plainte avec constitution de partie civile à l’encontre de quatre policiers pour meurtre ou d’assassinat commis envers son frère. Sa requête déclenche une information judiciaire contre X pour homicide volontaire.

Le 25 juin 2019, le policier-tireur est placé sous le statut de témoin assisté. Quelque temps plus tard, le 12 février 2021, le parquet rend des réquisitions tendant au prononcé d’un non-lieu pour légitime défense. Dans un long document de 30 mots, il revient sur les faits. Face à « l’état apparent de transe, de démence ou d’hyperexcitation de Babacar Gueye », les policiers ont effectué de nombreuses sommations. À plusieurs reprises, ils ont demandé au Sénégalais de lâcher son couteau avant d’employer des armes intermédiaires, non létales, pour tenter de l’arrêter. « De multiples investigations démontrent le comportement menaçant directement l’intégrité physique de Gabriel Gueye puis des policiers, et particulièrement du policier tireur », précise le parquet.

Dans un lieu étroit, sans échappatoire, le policier-tireur n’avait pas d’autres choix. « Il n’existait pas d’autre moyen pour contenir Babacar Gueye que d’user en dernier recours usage l’arme de feu », estime le parquet. « Le fonctionnaire a répondu de manière concomitante, nécessaire et proportionnée à l’agression de Babacar Gueye sur sa personne. Il a agi en état de légitime défense et doit dès lors être déclaré irresponsable pénalement du chef de meurtre. »

Le 23 février 2021, l’avocat de la partie civile demandait un complément d’investigations. Le procureur de Rennes, Philippe Astruc, ne s’y opposait pas dans un souci de manifestation pleine et entière de la vérité.  Une nouvelle fois, le procureur de la République de Rennes rendait le 8 juillet 2022 son réquisitoire définitif de non-lieu. Le 9 mai dernier, le magistrat instructeur délivrait une ordonnance. Il constatait l’existence de charges suffisantes contre le policier dans la mort à Babacar Gueye, mais lui reconnaissait un état de légitime défense. « Il a accompli un acte proportionné et nécessaire à la sauvegarde de luimême ou d’autrui, afin de répondre à un danger actuel et imminent menaçant l’intégrité physique des personnes. »

jean-christophe collet
jean-christophe collet
Lancé par le journaliste Jean-Christophe Collet en 2012/2013, www.rennes-infos-autrement.fr devient un site d’informations en 2015 et est reconnu comme site d’informations en ligne par le ministère de la Culture et de la communication.

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