« C’est hallucinant ! », explique Carole Bohanne, présidente du MRAP d’Ille-et-Vilaine. « Le centre de rétention administrative (CRA) des migrants à Rennes est l’un des derniers ouverts en France. A ce jour, douze personnes en situation irrégulière y sont encore enfermées contre une vingtaine en début de semaine »
Encore lundi dernier, un Malien a été expulsé vers Bamako. Un Angolais marié à une Française est lui aussi menacé d’expulsion vers Kinshasa au Burkina-Faso…. Depuis le 20 mars, huit personnes ont été toutefois libérées par la cour d’appel de Rennes sur onze demandes de remise en liberté. « C’est un bon début », ajoute un proche de ce dossier. « Mais dans un contexte de coronavirus, il faut aller plus loin et replacer les migrants dans leur domicile français. »
Face à la crise du Covid-19 dans notre pays et en Europe, Carole Bohanne demande aujourd’hui un moratoire des placements dans les centres de rétention administrative. « On maintient des migrants enfermés pour rien », assure-t-elle. « Où voulez-vous qu’ils aillent en ces temps de confinement ? Il y a peu de chances qu’ils disparaissent dans la nature », ajoute un proche de ce dossier.
Visiblement, Carole Bohanne n’est pas la seule à demander la fermeture du CRA. « La libération immédiate de tous est une exigence absolue, tant juridique que sanitaire », martèle la Cimade, association défendant la dignité et les droits des personnes réfugiées et migrantes. Raison invoquée : les prescriptions du ministère de la santé ne peuvent pas être respectées dans ces lieux de promiscuité, qu’il s’agisse de la « distanciation sociale » ou des « gestes barrières ».
La phrase du jour : « Beaucoup de frontières sont aujourd’hui fermées de peur de recevoir des personnes contaminées », assure Carole Bohanne