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jeudi 25 avril 2024
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A L’EST DE RENNES : LA FOLLE ÉQUIPÉE DE JEUNES CAMBRIOLEURS

Tout commence à Livré-sur-Changeon, en mai 2023. Un véhicule est dérobé dans la cour d’une habitation. Dans l’automobile, les enquêteurs retrouveront des documents administratifs ; permettant plus tard l’identification d’un des malfaiteurs et son placement en garde à vue. Dès ce printemps-là, plusieurs dizaines de cambriolages s’enchaînent dans différentes villes, à l’est de la région rennaise. De l’argent, des bijoux et d’autres objets sont subtilisés dans des épiceries, des garages, des bars/tabacs, des maisons et des voitures.

C’était un jeu», affirme l’un des prévenus sous les yeux médusés de la salle. 

Les auteurs, tous âgés de moins de 20 ans, vont commettre des vols et tentatives de vols, parfois au préjudice de la même victime, et en lui soustrayant le même véhicule… plusieurs fois.  Les protagonistes auront d’ailleurs plusieurs accidents avec des véhicules dérobés, à La Bouexiere, à Balazé et à Rennes, avant de prendre la fuite systématiquement, après leur sortie de route.

Après des faits nombreux, à des dates rapprochées, le 5 septembre, la brigade de recherche de Vitré met en œuvre une importante opération judiciaire mobilisant 40 militaires afin d’interpeller l’ensemble des malfaiteurs. Des actes d’enquête seront effectués, notamment des relevés d’empreintes et d’ADN, qui permettront d’ailleurs à la gendarmerie de confondre un des acteurs. Les cambrioleurs sont suspectés d’avoir commis une vingtaine de casses pour un préjudice de près de 100 000 €, sans compter les véhicules volés, au cours de l’été à Châteaubourg, Saint-Christophe des Bois et dans les communes environnantes.

À l’issue des gardes à vue, un mineur était placé sous contrôle judiciaire dans l’attente de sa comparution devant le tribunal pour enfants, ce lundi 23 octobre. Deux autres étaient convoqués devant la même juridiction, le même jour, tandis que les deux derniers effectuaient une mesure de « réparation pénale ». Les trois majeurs, en revanche, comparaissaient devant le tribunal correctionnel de Rennes. L’un d’eux, âgé de 18 ans, était sous escorte, après avoir été placé en détention provisoire.

Dans la salle d’audience, les victimes sont nombreuses. Elles s’expriment chacune à leur tour afin d’évoquer leur préjudice et faire connaître leurs dommages et intérêts. « C’est un déchirement, une intrusion dans notre vie, au sein de notre foyer, endroit dans lequel nous sommes censés être en sécurité, dans notre intimité », explique l’une d’elles. « Cette voiture, c’était celle de ma fille. Elle a travaillé pendant quatre ans pour l’acheter. Depuis elle est dégoûtée de la vie !», ajoute un autre. 

Les trois comparses reconnaissent plus ou moins les faits. « J’ai subtilisé les véhicules pour les revendre sur Telegram», convient le seul détenu. «J’ai servi de chauffeur», confirme le deuxième. Pour le troisième larron, c’est plus compliqué ! Tout juste majeur, il nie en bloc et adopte une attitude nonchalante à la barre. Le jeune homme finira finalement par admettre un cambriolage, esquissant un sourire. Mais son comportement ne fait pas rire le patron d’un bar/tabac. «Quand j’entends cela, je n’ai pas envie de ricaner. Je travaille cinquante heures par semaine, afin de gagner ma vie honnêtement.»

 Il nous a volé des tas d’objets, ainsi que ma voiture. Mais ce n’est pas le plus important, ce n’est que matériel, par contre, j’ai une fille de 9 ans qui ne dort plus la nuit depuis 2 mois ,» précise un autre père de famille.

Seul, sous escorte, le prévenu confie aux juges être consommateur de 17 joints de cannabis par jour, de la cocaïne, de l’ecstasy, du LSD, de la kétamine ou des champignons hallucinogènes, depuis l’âge de 14 ans. « Je suis tombé dans la délinquance après avoir quitté le logement familial », indique-t-il. Dans cette affaire, le parquet déplore des faits extrêmement graves, motivés par l’appât du gain. « C’est l’intimité des victimes aujourd’hui présentes à cette audience qui a été violée, et cela a des répercussions sur leur vie au quotidien », explique Alice Barbe, procureure de la République. 

Le tribunal sanctionne le principal prévenu sous escorte à la peine de 12 mois d’emprisonnement, dont 10 mois avec sursis probatoire, ainsi que l’obligation d’effectuer un travail d’intérêt général à hauteur de 105 heures. Ses deux amis sont condamnés à la peine de 6 mois d’emprisonnement avec sursis probatoire et l’obligation de réaliser un stage de citoyenneté pour l’un, et 105 heures de travail d’intérêt général pour l’autre. Ils ont tous les trois l’interdiction de rentrer en contact les uns avec les autres et ont l’obligation d’indemniser les victimes.

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