Jusqu’au bout, ses avocats ont tenté de défendre Ansuifounde Ahamed, ravisseur d’un enfant à Rennes en août 2015. Maître Delphine Caro a soulevé l’absence de preuves dans l’agression sexuelle de l’enfant, et son confrère Nicolas Prigent a plaidé la requalification du rapt en soustraction de mineur. Mais, en dépit de leur plaidoirie, les jurés de la cour d’assises d’Ille-et-Vilaine ont reconnu vendredi soir coupable l’homme, âgé de 27 ans, d’enlèvement, de détention d’enfant et d’atteinte sexuelle. Il a été condamné à 15 ans de réclusion criminelle et à 7 ans de suivi socio-judiciaire (obligation de soins et interdiction d’exercer une activité en contact avec des enfants).
L’attitude du prévenu n’a pas milité en sa faveur. Comme absent, il est resté peu expressif durant son procès. « Il est resté emmuré dans ses silences qui sont sa deuxième prison », a martelé Olivier Chauvel, avocat de la maman de la victime. « Jusqu’au bout, on aura espéré connaître le mobile de l’enlèvement. Il devait la vérité à la famille. Il ne l’a pas donnée et, là est son second outrage. » Devant la peine de la famille, l’avocat rennais a trouvé les mots justes pour rappeler les futures souffrances du petit garçon. « Si dans quelques heures le sort de l’accusé sera connu, en revanche c’est une peine de perpétuité qu’il inflige à sa victime ! «
Ce samedi 15 aout 2015, Ansuifounde Ahamed, âgé de 27 ans, quittait la place de la mairie de Rennes avec un garçon de quatre ans. “Je vais chercher à boire et à manger”, avait-il dit à sa mère. Mais il n’était jamais revenu. Il avait pris la direction de la gare SNCF avec le garçonnet où il avait embarqué à bord d’un train en direction de Paris. Arrivé dans la capitale, il avait passé une nuit avec sa jeune victime dans un foyer d’hébergement avant de prendre le lendemain matin un train en direction de Bordeaux. Dans l’après-midi, le ravisseur avait été interpellé en gare de Libourne avec l’enfant. En garde à vue, il avait reconnu l’enlèvement et des attouchements sexuels sur l’enfant quelques jours auparavant. Mais devant les juges, il était revenu plus tard sur les faits, malgré les dénégations de sa jeune victime et une enquête le concernant pour une autre affaire d’agression sexuelle sur mineur de moins de 15 ans. L’avocat général Martial Guillois avait demandé 10 ans de réclusion criminelle, un suivi socio-judiciaire pendant 10 ans et l’interdiction de séjour pendant 10 ans en Ille-et-Vilaine.
La phrase de l’audience : « La culpabilité que l’on a ressentie à l’audience était paradoxalement du côté de la mère qui comme toujours dans ce genre de procès se reproche de ne pas avoir pu protéger son enfant », a indiqué Maître Olivier Chauvel. « Elle n’est évidemment pas coupable mais bien victime des agissements de notre accusé et de ses bas instincts de pédophile. »