Les violences urbaines sont au cœur de l’actualité rennaise. Vilipendée, attaquée sur le sujet par l’opposition, Nathalie Appéré, maire de Rennes, a profité du conseil municipal de Rennes, ce lundi 13 mars, pour taper du poing sur la table. Dès les premières secondes, elle a rappelé sa position. « Face à ces violences insupportables commises dans la soirée et dans la nuit de samedi à dimanche (voir notre article), j’ai demandé au préfet de faire intervenir les forces de police pour rétablir l’ordre républicain. C’est leur rôle. J’ai également réclamé au préfet, dès les premières minutes de l’occupation de l’ancien cinéma l’Arvor, le concours de la force publique, pour procéder à l’évacuation du bâtiment. Elle a eu lieu ce matin (voir notre article). »
Au conseil, Nathalie Appéré a dit et redit ici son opposition à la réforme des retraites.
Devant ses collègues, la maire a souhaité rappeler son engagement. « Depuis mon élection en 2014, j’ai condamné et dénoncé systématiquement et sans ambiguïté les violences et les dégradations. » Mais très vite, elle a attaqué fermement son opposition. « J’ai lu ou entendu ces derniers jours, en provenance de certains bancs de notre assemblée, des propos outranciers. Des propos calomnieux. Des propos injurieux. Des amalgames mensongers (voir notre article). Chacun assumera la responsabilité de ses paroles. Et les Rennaises et les Rennais jugeront. Mais lorsqu’on est élu de la République, on a un devoir particulièr. On ne peut pas dire tout et n’importe quoi. Même répéter à l’envi, un mensonge ne devient jamais pour autant une vérité. J’invite chacun à la responsabilité et au respect dans ses expressions publiques et dans cette enceinte, comme d’ailleurs en dehors de cette enceinte. »
Conviant sa majorité plurielle à s’exprimer, Nathalie Appéré a trouvé un appui chez les communistes, les écologistes et les socialistes. Elle a fait monter au front toutes ses composantes politiques pour montrer son unité face à l’ultragauche. « Nous ne cautionnerons jamais, pas plus hier qu’aujourd’hui, des agressions et des dégradations d’individus excités qui ne représentent personne d’autre qu’eux-mêmes », a affirmé Tristan Lahais, adjoint au maire. « Fort heureusement, nos concitoyens ne sont pas dupes de l’instrumentalisation indigne à laquelle l’opposition se livre. Ils constatent, comme nous, les faits. (…). Ils notent la prise de conscience salutaire contre la réforme des retraites. » Communiste et élu, Yannick Nadesan a tenu lui aussi à apporter son point de vue. « Qui soutient les casseurs ? Personne. Qui encourage le projet du Gouvernement ? L’opposition. Qui refuse ? La gauche et les écologistes. »
Devant ce consensus de la majorité contre les exactions, Charles Compagnon (Libres d’agir) demande à la maire de Rennes de tout mettre en œuvre pour rétablir la paix civile dans notre ville. Pour y arriver, il propose deux pistes : « la rupture avec France Insoumise et l’arrêt de subvention à toute organisation ou association qui soutient ou encourage les actions de violence ». Au-delà de la polémique, l’unanimité fut de mise sur le rôle des employés de la collectivité. «Nos agents techniques, de la direction du patrimoine bâti, de la voirie, de la propreté et de la police municipale ont une nouvelle fois démontré tout leur engagement au service des habitants et leur sens aigu du service public. Ils ont travaillé d’arrache-pied jusqu’au petit matin pour nettoyer la rue d’Antrain, réparer les dégradations et sécuriser le magasin qui a subi le pillage orchestré par un groupe de casseurs cagoulés. » Pas mieux du côté de Charles Compagnon.