Le jeudi 19 janvier, place de Bretagne, à Rennes, au petit matin, la police nationale mène une opération destinée à sensibiliser les cyclistes sur l’éclairage de leurs engins, le port du casque et du gilet jaune. Elle ne descend pas pour rien dans la rue de la capitale bretonne ! La situation actuelle est en effet inquiétante, voire préoccupante.
La commissaire de police, Bérangère Pons, citée par Ouest-France (20/01/2016), évoque les 4 décès de cyclistes en 2016 et la montée des infractions au code de la route par les amateurs de la petite reine (non-respect du feu rouge, de la priorité à droite, circulation sur les trottoirs, le casque sur les oreilles…). « Je n’ai jamais vu autant d’incivilités », reconnaît Jean, adapte de la voiture.
Se déplaçant régulièrement du centre-ville vers la périphérie éloignée, l’automobiliste Laurence s’insurge contre les cyclistes imprudents qui zigzaguent et déboulent à l’improviste. « Il y a un vrai laisser-aller sur cette question », dénonce-t-elle. « Heureusement, la police s’est soudainement réveillée. Elle sera plus sévère afin d’éviter des accidents et d’assurer la sécurité de tous. » Mais ne nous méprenons-pas, cette sévérité ne remet pas du tout en cause la pratique du vélo, bien au contraire. « Moi-même, j’utilise ce moyen de déplacement lorsque je le peux pour me balader en famille. Personne n’est contre… »
Pour une route partagée par tous
Toutefois, les Rennais sont nombreux à s’interroger sur la place du vélo dans la capitale bretonne. « Sous prétexte d’encourager les déplacements cyclables et de lutter contre la pollution, on rend difficile la conduite automobile », explique Myriam. Contre le discours « inquisiteur » de certains politiciens, elle demande plus d’indulgence à l’égard des automobilistes. « On ne peut pas privilégier une catégorie de population contre une autre. Encore moins, forcer les gens à changer leurs habitudes. On n’est pas encore au temps de Georges Orwell où l’on nous dictera ce qui est bon pour nous ou non ! »
En rien contre le développement de l’usage du vélo, Eric comme d’autres en appelle à l’intelligence des pouvoirs publics. « L’usage du vélo reste pour l’instant minoritaire pour des raisons très pratiques. Une récente étude de l’INSEE conforte d’ailleurs mon point de vue : seulement 2 % des actifs ayant un emploi vont en vélo au boulot, majoritairement des hommes, diplômés du supérieur, qui prennent leur vélo lorsqu’ils sont à moins de 4 kilomètres de leur domicile. »
Artisan, Eric va même beaucoup plus loin dans la critique. « Il faut trouver un juste équilibre entre la fluidité de la circulation automobile et de la sécurisation des pistes cyclables en site propre. En ce sens, un aménagement intelligent des pistes cyclables serait pertinent. » À titre d’exemple, le rétrécissement du boulevard de Chézy serait une aberration. » Je ne comprends pas pourquoi on a réduit si brutalement l’artère de circulation à deux voies pour créer une piste cyclable à double sens potentiellement dangereuse », confie Jean-René. « Quand un cycliste tombera sur la chaussée après le pont Bagoul ou lorsque deux cyclistes se télescoperont, les élus ne pourront pas dire qu’on ne les avait pas prévenus ! La Ville doit encourager les pratiques du vélo. Mais pas à n’importe quel prix et n’importe comment… et non plus en défaveur des automobilistes lambda. »
Boulevard Chézy,
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À propos de cette politique écologique, la Star va bientôt mettre en location 1000 vélos à assistance électrique avec option d’achat. Il sera alors encore plus nécessaire de leur offrir des parcours sécurisés dans la Métropole. |
