Un jeune Rennais, encore sous le choc, a accepté de témoigner auprès de notre journal. Il a été victime d’une violente tentative d’enlèvement, survenue dans la nuit de samedi à dimanche dernier, dans le quartier du cimetière de l’Est (voir notre article). Tout commence en sortie de soirée. Le jeune homme âgé de 17 ans, sportif de haut niveau, et ses deux amis quittent une fête et décident de raccompagner l’un d’eux avant de rentrer en taxi Uber. « On était juste à cinq minutes de l’appartement, quand une voiture a brusquement fait un écart vers nous », raconte la victime. S’en suivent des regards échangés, un demi-tour du véhicule, et une tentative d’approche par les occupants. Pris de panique, les adolescents s’enfuient en courant.
Mais la situation dégénère. L’un des assaillants descend de l’automobile, rattrape le jeune homme et le frappe violemment au sol pendant près d’une minute. Ils sont trois, âgés selon lui de 16 à 18 ans. « Deux me tapaient pendant que le troisième restait au volant. » Après avoir confisqué ses chaussures, les agresseurs contraignent leur victime à marcher pieds nus dans le quartier pendant vingt minutes.
Le calvaire continue : les trois individus retrouvent leur voiture, garée près d’un chemin sombre. Là, deux armes de poing sont dissimulées dans la broussaille. « Ils m’ont fait les tenir pour m’humilier. Puis ils ont passé un appel vidéo à mes potes sur Snapchat, en me montrant avec une arme à la main. Ils exigeaient qu’ils déposent leurs téléphones et vêtements de valeur dans un lieu précis, sinon ils me feraient du mal. »
Les agresseurs conduisent alors leur victime en voiture jusqu’au quartier de la ZUP Sud, avant de poursuivre à pied vers la rue Uppsala, un secteur isolé et sombre. Sur place, ils inspectent l’endroit où les amis du jeune homme étaient censés déposer les effets demandés. Mais rien n’y a été laissé. Déçus et frustrés, les ravisseurs décident finalement de le relâcher — mais non sans proférer de lourdes menaces. « Si tu parles aux flics, on te retrouvera », lui lancent-ils avant de disparaître.
Pour récupérer mes chaussures, ils m’ont fait jouer au chifoumi !
Il est environ 5 h du matin quand il croise une femme qui lui prête son téléphone pour alerter les forces de l’ordre. Rapidement, la BAC le retrouve près du métro Jacques Cartier. De là, il conduit la police pour repêcher les armes et localiser la voiture. Traumatisé, le jeune homme présente plusieurs blessures à la tête. « Ils m’ont écrasé le crâne avec leurs chaussures. J’ai des marques, des plaques… » Un certificat médical a été établi. « Ce qui m’est arrivé est fou. On pense toujours que ça n’arrive qu’aux autres », confie-t-il, encore sonné. C’est la deuxième agression que subit le jeune homme !