Tout l’été, Destination Rennes propose des visites gratuites dans la capitale bretonne pour satisfaire la curiosité des Rennais, petits et grands. Ce vendredi 26 juillet, une promenade urbaine dédiée à l’exploration du street art était au programme. Madeleine Guyot-Gendron, jeune guide installée à Rennes depuis 2012, menait cette expédition artistique. « Pour apprécier cette discipline, il faut être vigilant et observer chaque recoin de nos villes. Faites attention à l’endroit où vous posez les pieds, car vous marchez peut-être sur une œuvre ! », s’exclame la guide avec un sourire.
Elle n’a pas tort. Dès l’esplanade Charles de Gaulle, lieu de départ de la visite, un ensemble de clous disposés en cercle forme une œuvre originale, une sorte de cadavre exquis. Plus loin, c’est une autre émotion qui attend les amateurs. Sur les murs de France 3, Blu, Italien originaire de Bologne, a réalisé sa composition, Le Géant sans Cœur . « L’artiste a voulu critiquer l’humanité », explique Madeleine. « Le colosse est sans couleur, à l’exception du cœur qu’il tient dans sa main. »
Blu lutte constamment contre la commercialisation du street art, allant jusqu’à détruire ses œuvres lorsqu’elles sont exploitées par des musées.
Un peu plus loin, une escale devant la galerie d’Ar Furlukin s’impose. Souvent critiqué par certains, cet artiste urbain a fait fleurir 1101 radis en polystyrène le long des façades de la capitale bretonne. Son projet, initialement qualifié de « fou », a fini par prendre de l’ampleur. « Encore aujourd’hui, des amateurs achètent ces légumes pour les utiliser comme décoration. »
Non loin, rue Jean-Marie Duhamel, une œuvre de WAR (We Are Revolution) symbolise l’engagement de l’artiste pour la paix, la justice sociale et les droits de l’homme. À l’instar de Banksy, ses compositions sont désormais reconnues même en l’absence de ses signatures traditionnelles. Plus récemment, son imagination l’a conduit à peindre un colibri sur un mur de la rue du Carthage (voir notre article).
« Sous vos yeux, un cheval à deux têtes et huit membres ! », s’exclame la guide. Dans le quartier Euro-Rennes, une œuvre au caractère brut a trouvé sa place sur le parvis de la gare de Rennes. Morvac’h de Jean-Marie Appriou a finalement été accepté par les Rennais, malgré de nombreuses critiques. Cette sculpture représente le cheval du premier roi d’Armorique. « Elle est capable de marcher sur l’eau selon la légende », tient à préciser l’un des visiteurs.
La visite se termine avec le Wall of Fame, non loin de la gare. Ouvert depuis 2013, cet espace est l’incarnation de l’adhésion du street art par la ville de Rennes. Tous les deux ans, des street artistes du monde entier se retrouvent pour peindre librement ce mur, illustrant ainsi l’idée d’une discipline en perpétuel mouvement. « Cet art reflète l’actualité, l’effervescence et l’urgence », conclut Madeleine Guyot-Gendron. Pour organiser votre prochaine visite.