Christophe Cote est un père digne, courageux. Papa de la jeune étudiante (notre photo) de la faculté de Droit qui s’est donnée la mort le 15 avril dernier, il veut comprendre avec sa femme comment sa fille unique, brillante étudiante en magistère juriste d’affaire franco-britannique, a pu commettre le geste de trop. Lui comme son épouse en ont gros sur le cœur. « Le soir du décès de notre enfant (ils l’ont appris dix heures après), la principale préoccupation de l’université n’était pas de connaître les raisons d’un tel acte. L’important était ailleurs. Ils ont fait le nécessaire pour que rien ne sorte dans les médias et n’entache cette prestigieuse vitrine de l’université de Rennes 1. »
Ce n’est pas une péripétie !
Face à ce drame, le père de l’étudiante sort de son silence. « Le suicide de ma fille ne doit pas être une petite péripétie parmi d’autres. Il est important de dire les choses. Par deux fois, ma fille avait signalé son mal-être par des lettres à sa directrice de magistère. En cette période de covid, elle n’a jamais fait l’objet d’une présentation devant le service médical de la faculté. Elle n’a vu personne, ni même un psychologue ou encore une Infirmière. Elle avait été en revanche voir un médecin à Dijon et un autre sur Rennes. Elle avait en outre rencontré le mardi précédent son geste une psychologue, mais de la part de la faculté et de l’encadrement, il n’y a jamais eu de soutien. »
Estimée par ses amis, Alexia était une belle personne sensible, intelligente et bienveillante. « Elle a eu affaire à des gens sûrement très intelligents, très professionnels mais qui sont tout sauf sensibles, bienveillants et capables d’empathie. Dans ce magistère, il y a des méthodes de management plus proches des forces spéciales que de l’enseignement supérieur traditionnel. On a même dit à ma fille : si cela ne va pas, rentrez chez vous et revenez en septembre prochain. Alexia n’espérait sans doute pas une telle réponse.
Rien ne pouvait faire changer l’ordre des choses », explique le père. « Sa souffrance était tellement forte que le seul moyen était de mettre fin à ses jours. »
Quelques semaines après le drame, Christophe Cote veut prendre sa part de responsabilité. « On se demande pourquoi notre fille ne nous a pas parlé de son mal être, pourquoi elle n’en a pas parlé à ses amis proches ; Malheureusement, on ne le saura jamais. Elle s’est tuée en poursuivant un rêve mais elle n’est pas morte parce qu’elle a échoué ; elle est morte par peur de l’échec. Cette formation, cet éloignement l’ont précipitée sans aucun doute dans une dépression qui l’ont conduite à mettre fin à ses jours. Alexia paraissait si forte. Elle était la seule de Dijon à avoir passé les sélections pour ce magistère, malheureusement, elle ne savait pas qu’elle signait là son arrêt de mort. »
Elle poursuivait un rêve
A Dijon, la jeune femme était encadrée par ses enseignants. « Il y avait un encadrement qui soutenait les élèves. Il y avait de l’humanité, de la bienveillance. A Rennes, c’était tout l’inverse ! Il arrivait d’appeler notre fille, le samedi soir : elle nous répondait par SMS : je suis en examen ! Leur volume de travail était phénoménal, à raison de 65 à 75 heures de travail par semaine. Cela représente beaucoup de fatigue, de stress dans une période sanitaire très compliquée pour les lycéens, les étudiants. Ces méthodes de managements ne sont pas tolérables…Naturellement, ils n’ont pas passé la corde autour du cou de ma fille. Mais à un moment donné, surtout cette année avec les difficultés de déplacement, je trouve qu’un peu de souplesse et d’humanité aurait été quand même utile. La mort de notre fille ne changera pas l’université, l’administration mais si l’on peut épargner la vie d’une autre. Ce serait une petite victoire. » Et de poursuivre un brin amer : « Ma fille de 20 ans est arrivée pleine de vie et joyeuse en septembre 2020 et a fini pendue dans son petit studio, huit mois plus tard. Elle était ma fille unique ! Durant cette période, les étudiants sont passés après des vieillards dans les Ehpad. Ils sont passés après tout le monde. Avec notre fille, nous avons eu 20 ans de bonheur et un jour de malheur : on ne pourra jamais nous enlever cela. »
D’après nos informations, Alexia a décroché un huit sur vingt en droit civil, le jour de son décès (1). Ce fut la mauvaise note de trop pour elle. Elle ne s’est pas présentée à un cours à distance à 14 heures et à 16 heures, à un contrôle continu d’anglais. Inquiète, sa professeure d’anglais qui la connaissait bien et qui avait eu l’occasion d’échanger avec elle de nombreuses fois a demandé des explications à ses amis sur son absence. Elle s’est tout de suite inquiétée, s’est procurée son adresse et s’est rendue chez elle avec les pompiers. « Je lui tire mon chapeau, cette enseignante a été exemplaire », tient à préciser son père.
(1) Cette notation n’est naturellement pas le seul élément responsable du suicide.
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