Clarisse David remplace Bruno Chavanat dans les rangs de l’opposition municipale. Lundi dernier, elle est intervenue pour la première fois devant ses collègues sur un sujet qui lui tient visiblement à cœur : le respect du patrimoine rennais.
« Le projet de construction d’un immeuble sur une partie de l’hôtel restaurant LECOQ GADBY, s’ il a estomaqué les riverains, a aussi ému plus d’un rennais », a-t-elle expliqué. De cette prochaine destruction, elle en tire un exemple pour dénoncer la densification urbaine faite au « complet détriment du patrimoine historique et ce, sous la signature d’un élu rennais. »
Pour elle, pas de doute, la richesse patrimoniale et historique de certains bâtiments compte peu « au regard des démolitions aveugles de bâtiments autorisées souvent sans aucune concertation. » « A Rennes, dit-elle, « c’est comme ça. Au périmètre sauvegardé du centre ville (comme son nom l’indique), on ne touche pas; mais au delà, point de salut! » A l’image de beaucoup de Rennais, Clarisse David tenait à interroger publiquement l’adjoint au maire, Sébastien Sémeril. « La reconstruction de la ville doit-elle se faire dans l’ignorance totale de l’histoire d’une cité ? » lui a-t-elle pudiquement demandé.
Ignorance totale de l’histoire d’une cité
Aujourd’hui, Clarisse David se veut le porte-parole des mécontentements provoqués par la disparition accélérée de dizaines de bâtiments. « Ces immeubles auraient mérité un autre sort que celui que leur réserve les promoteurs immobiliers. Malheureusement, ils n’ont pas eu la chance de bénéficier d’une protection administrative quelconque. » D’où ses souhaits : « Sans être passéiste, la politique urbaine devrait intégrer une dose de bon sens historique et patrimonial à l’heure où l’architecture moderne se dit être l’expression d’une culture. »
Derrière le respect du patrimoine, Clarisse David veut surtout défendre l’identité rennaise. « Beaucoup de citoyens sont aujourd’hui remontés par cette politique urbanistique niant de façon systématique le passé industriel, historique et architectural de notre ville. » Contrairement à la politique de l’effacement, elle tient à préserver le témoignage d’une vie passée. Elle veut une réflexion plus aboutie de nos architectes en faveur de l’intégration des bâtiments anciens à des projets plus neufs. « Nous l’appelons de nos vœux. »