Le 3 décembre 2015, Babacar Gueye trouvait la mort dans un immeuble du quartier de Maurepas. En transe, agité, après avoir blessé un homme, il succombait sous les tirs d’un policier considéré en légitime défense par le magistrat instructeur, le 9 mai dernier. Vendredi 12 mai, sa sœur Awa Gueye a, interjeté appel de l’ordonnance de non-lieu concernant devant la chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Rennes. « La nouvelle lui est parvenue par voie de presse, et ce n’est que le lendemain qu’elle a été rendue destinataire de la décision motivée », explique le collectif Justice et Vérité pour Babacar. « Le choc, après plus de sept ans d’un combat porté à bout de bras, est grand. Awa Gueye dénonce une communication médiatique dirigée par le Parquet et irrespectueuse des droits de la partie civile. La justification de l’ordonnance est critiquable à plusieurs égards, tant sur les critères d’appréciation de la légitime défense que dans l’absence de prise en compte des conclusions de l’expertise médico-balistique indépendante produite. Elle laisse la famille avec des questions irrésolues et le sentiment d’une justice partiale. Comment se fait-il que huit policiers formés soient dans l’incapacité de maîtriser un homme seul et en détresse ? »
NON-LIEU DANS L’AFFAIRE GUEYE : SA FAMILLE FAIT APPEL
La Cité judiciaire abrite le Tribunal de Grande Instance, le Tribunal d'Instance, le Tribunal de Commerce et le Conseil des Prud'hommes. Bâtiment à l'architecture futuriste, il fut réalisé en 1982 par le cabinet d'architectes Brajon, Nicolas, Ressaussière, La Cité judiciaire est à deux reprises la cible d'attentats, en 1983 et dans la nuit du 4 au 5 juillet 1996, tous deux revendiqués par l'Armée révolutionnaire de Bretagne (ARB).