Ce matin, les forces de l’ordre ont été déployées dans deux clairières du parc des Gayeulles où sont logés dans des tentes environ 400 migrants dont 70 enfants. Jusqu’à la fin des opérations vers 9 h 30, elles ont procédé à de nombreux contrôles d’identité dans le camp installé depuis cet été .
Cette visite impromptue était organisée sur réquisition du procureur de la République pour établir les noms des personnes et connaître leur situation. Elle a rassemblé une centaine de policiers et une trentaine d’hommes de la police de l’air et des frontières à bord de 12 fourgons de CRS et une dizaine de véhicules de gendarmerie. Quatre personnes (deux Albanais, un Géorgien et un Guinéen) auraient été interpellées et pourraient faire l’objet d’une reconduite à la frontière.
A l’annonce de cette intervention, des réactions politiques n’ont pas manqué. « L’humanisme n’est pas leur priorité », a déclaré Jean-Paul Tual, élu du conseil municipal sous l’étiquette France Insoumise regrettant des « besoins élémentaires non assurés par la mairie et la préfecture d’Ille-et-Vilaine ». Comme l’élu, de nombreuses associations ont réagi vertement. « Depuis des semaines, nous ne cessons d’alerter les pouvoirs publics sur les conditions de vie indignes dans ce campement. Mais la seule réponse de l’État face à cette urgence humanitaire est un contrôle d’identité ! C’est une situation sans précédent à Rennes. C’est du jamais vu. C’est de la non-assistance à personne en danger ! », a précisé un collectif d’associations.
« Nous ne pouvons tolérer une telle incurie des services de l’État et nous demandons la libération immédiate des quatre personnes interpellées lors de cette opération de chasse aux migrants et la mise à l’abri de toutes les personnes vivant sur le bidonville des Gayeulles », a ajouté le collectif dans son communiqué. Une vingtaine de militants avait manifesté devant la Direction régionale des affaires culturelles (Drac), rue du Chapitre, mercredi. D’après Le Télégramme, une évacuation pourrait être envisagée.