Le dimanche 5 janvier 2025, vers 13h30, trois individus encagoulés, habillés de noir, ouvrent le feu sur un groupe de revendeurs de drogue récemment installés près de la boulangerie du cours Kennedy, à Rennes. Les tireurs prennent ensuite la fuite à pied, selon plusieurs témoins.
Sur place, les enquêteurs retrouvent douze étuis de calibre 9 mm. Plusieurs impacts de balles sont relevés sur la façade d’un immeuble situé rue du Nivernais. L’un des projectiles a même traversé un appartement, finissant sa course dans le canapé du salon où un couple était assis. Par miracle, aucun blessé n’est à déplorer.
Face à la gravité des faits, le parquet de Rennes saisit la Division de la criminalité organisée et spécialisée (D.C.O.S.) et la Division de la criminalité territoriale (D.C.T.). Une enquête est ouverte pour tentative de meurtre en bande organisée et participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime.
Moins d’une semaine plus tard, le samedi 11 janvier, vers 19h30, une nouvelle fusillade éclate sur la dalle Kennedy. Cette fois, deux personnes sont blessées par balles : la première grièvement, atteinte au thorax, à la main droite et à la cuisse droite ; la seconde plus légèrement, touchée au mollet gauche. Selon les premiers témoignages, un homme serait descendu d’un véhicule armé d’un pistolet-mitrailleur. Il aurait ouvert le feu en direction d’un groupe de revendeurs de stupéfiants rassemblés devant le tabac-presse Kennedy. Ces derniers auraient pris la fuite sans, semble-t-il, être atteints.
L’enquête a permis d’identifier six suspects, interpellés au matin du 20 janvier. À l’issue de leur garde à vue, ils ont été déférés devant la justice ce vendredi, sur instruction du parquet de Rennes. Ils sont notamment poursuivis pour tentative de meurtre en bande organisée, association de malfaiteurs en vue de commettre un crime, ainsi que pour trafic de stupéfiants (acquisition, transport, détention, cession).
Un seul des suspects reconnaît partiellement les faits : il admet avoir récupéré les tireurs après la fusillade du 11 janvier, avoir dissimulé l’arme utilisée (une STEN), et détruit des preuves. Il reconnaît également sa participation au trafic de drogue, selon le procureur Frédéric Teillet. Les six suspects, âgés de 17 à 26 ans, présentent des profils variés : certains sont inconnus de la justice, d’autres ont de nombreux antécédents. Tous ont été mis en examen et placés en détention provisoire, conformément aux réquisitions du parquet. Photo d’archives.