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jeudi 25 avril 2024
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DEVANT LA COUR CRIMINELLE DÉPARTEMENTALE : UN VIOL CONJUGAL

Pour la première audience de la Cour criminelle départementale (sans jury populaire), une triste affaire de viol conjugal est à l’ordre du jour. Durant deux jours, les 25 et 26 mai 2023, les magistrats rennais tenteront de démêler l’insondable et d’entrer dans l’intimité d’un jeune couple où l’horreur est survenue en juillet, septembre et octobre 2017. 

 Ce sera la première fois que la Cour criminelle départementale statuera dans une affaire, » confie Marie Blandin.

 Devant les juges, un jeune homme âgé de 21 ans répondra de violences et de viols sexuelles à l’encontre de son ex-épouse. « C’est un dossier insolite parce que le viol conjugal ne vient pas toujours en cour d’assises. Souvent, ces affaires restent devant le tribunal correctionnel », explique Marie Blandin, avocate de la femme.

À l’audience, Marie Blandin mettra l’accent sur l’emprise. « Durant deux jours, je présenterai toute la particularité de la dépendance affective et du comportement de l’agresseur. Pendant des semaines, il a réussi à persuader sa victime qu’elle ne pouvait exister sans lui. »   Longtemps, la jeune femme aurait été coupée de tout soutien de sa famille et de ses amis. « Il y a eu un vrai contrôle de sa vie, de ses relations et de son quotidien. Elle n’avait plus de support pour pouvoir partir. » 

 Le viol conjugal est le paroxysme de la violence conjugale, » confie Marie Blandin. 

À la barre, le sordide accompagnera l’incompréhension. Car l’homme (aujourd’hui en détention provisoire) a commis deux des trois viols sous contrôle judiciaire, avec pourtant l’interdiction d’entrer en contact avec son ex-compagne. « Il n’était pas connu pour ce type de méfait », explique l’avocate. « Il est difficile de reprocher à la justice sa mesure. En revanche, je regrette l’absence d’accompagnement de la victime. Elle était seule pendant son dépôt de plainte. Elle était seule lors de sa première déposition devant le juge d’instruction. Ce n’est qu’à l’issue de cette procédure qu’on lui a demandé si elle souhaitait un défenseur. J’étais assez choquée d’être désignée aussi tardivement pour une personne qui est reconnue, vulnérable et qui avait un besoin d’aide, d’explication et de protection. » 

Pour Marie Blandin, un fait est certain. « Si elle avait été assistée dès le départ, on aurait peut-être évité les deux viols suivants. Dès le dépôt de plainte, il aurait fallu faire le nécessaire beaucoup plus rapidement pour nommer un avocat et des associations. Seule face à l’emprise de son persécuteur, elle était quand même très, très vulnérable. »  Il y a quelques années, le viol entre époux était méconnu. « On parlait de devoir conjugal ! C’était compliqué pour les femmes de s’expliquer elles-mêmes. C’était encore plus difficile pour l’entourage de comprendre que la victime d’une grande violence puisse retourner voir son agresseur. C’est l’une des tâches qui nous incombera d’éclaircir ces jeudi et vendredi avec l’aide des experts-psychologues. » 

jean-christophe collet
jean-christophe collet
Lancé par le journaliste Jean-Christophe Collet en 2012/2013, www.rennes-infos-autrement.fr devient un site d’informations en 2015 et est reconnu comme site d’informations en ligne par le ministère de la Culture et de la communication.

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