Le Ploërmelais, âgé de 22 ans, participait à un rassemblement contre le projet de la réforme des retraites, le 23 mars dernier, à Rennes (voir notre article). Durant la manifestation, il aurait reçu un tir de flash-ball dans un testicule selon son propre témoignage. Pris en charge par la médecine, il évite l’ablation une première fois. Mais dix jours plus tard, c’est inéluctable. « Un examen médico-légal, réalisé jeudi 6 avril, relève une incapacité de travail de quarante jours et le constat d’une mutilation par perte d’un organe », a précisé le parquet à l’AFP de Rennes. Depuis, le jeune homme a déposé plainte le 28 mars dernier. « Une enquête criminelle est confiée à l’inspection générale de la Police nationale (IGPN), sous la qualification de violences par personne dépositaire de l’autorité publique suivie d’une mutilation ». Joint par l’AFP, l’individu, habitant à Laval et en formation de chaudronnier soudeur, était toujours en convalescence au CHU de Rennes. « J’ai été hospitalisé du 23 au 26 mars et là, je suis de retour à l’hôpital depuis le 2 avril. J’ai une ablation d’un testicule. Les médecins ont essayé de le sauver le 23 mars, le jour de ma première opération. Mais cela s’est infecté derrière et il a fallu amputer », a-t-il déclaré, confirmant une information du journal Ouest-France. « Quand j’ai vu les CRS en face de moi à 7/8 mètres, j’ai pris un tir de LBD. J’ai senti direct la douleur, et j’ai tenté de reculer, j’ai fait 10 mètres et je suis tombé sur les street médics et je me suis effondré par terre », a-t-il décrit. « Je suis en colère, parce que je ne comprends pas pourquoi on m’a tiré dessus. J’ai de la tristesse parce que j’ai dû perdre un testicule alors que c’est un droit de manifester », a ajouté le plaignant. D’après le procureur de Rennes, le jeune homme était « entièrement vêtu de noir ». Il a expliqué « n’avoir fait que shooter dans les lacrymo et s’être réchauffé près d’un feu de barricade après avoir été arrosé par le camion lanceur d’eau. »