Rue de Chatillon, à Rennes, des squatters avaient récemment occupé la maison de Maryvonne. Ils avaient provoqué l’ire de la mairie, des fachos, des cocos, des Rennais, des médias et… de la propriétaire qui depuis cherche à vendre son bien.
A quelques rues de là, rebelote. Des squatters ont investi une autre maison, rue Michel Colomb. Mais à l’évidence, rien à voir avec les « méchants » de la rue de Chatillon. Ceux-là sont tout en finesse. Tout en poésie. Tout en philosophie. « Le quartier est à ceux qui y vivent et non à ceux qui y achètent, » ont-ils écrit sur leur porte. Habitant là depuis quelques semaines, nos squatters ont le verbe haut. Et la culture chevillée à l’âme. Car aux reproches des promoteurs, ils répondent par du Georges Pérec ou encore par notre ami, Erri de Lucca. Bref, ils trouvent les mots contre les maux de la promotion immobilière. Ils évoquent des « préjudices causés à la santé publique ». Ils parlent de « l’asservissement d’un territoire à une spéculation déclarée stratégique ». Pour expliquer leur message, ils invitent même les voisins à comprendre leur geste, leurs actions. Jusqu’à quand ? Les propriétaires ont peut-être déjà entamé une procédure d’expulsion.