Jacques Villeglé (né en 1926 à Saint-Malo, mort en 2022, à Paris) n’est plus de ce monde. Décédé il y a quelques mois, il aurait sans doute aimé être présent lors de cette rétrospective qui lui est consacrée durant quelques semaines dans la chapelle Saint-Sauveur de Saint-Malo. Célèbre dans l’univers entier, il est l’un des plus grands artistes bretons contemporains au même titre que Genevièvre Asse. Mais à la différence de sa consœur, l’homme ne cultive pas une seule couleur. Il chérit le bariolé chic, les patchworks colorés et les affiches pullulant sur les murs de nos villes. Sans hésiter, il les a lacère à volonté pour en faire des compositions insolites, originales et aujourd’hui célébrées dans le monde entier.
En pionnier du street art, Villeglé organise le chaos pour refaire l’histoire, son histoire. Il est l’un des seuls à construire une œuvre avec une affiche vantant des sites coquins, avec des slogans syndicaux, avec des annonces de concerts… et même ses portraits. Au passage, en septembre 1985, il compose la Descente de Plélan, avec sa matière préférée dénichée en un lieu rennais jadis connu. Auparavant, la capitale bretonne apparaissait en toutes lettres dans Concarneau, rue le Quernec. D’un rien, Villéglé faisait de l’art. Expo jusqu’au 18 septembre. La chapelle Sainte-Sauveur, rue Saint-Sauveur Intra-Muros, 35400 Saint-Malo.