À Rennes et dans ses alentours, la colère monte contre les chasseurs. Huit associations locales, dont La Nature en Ville et Wild Bretagne, dénoncent les dangers croissants de la chasse de loisir. Dans un courrier adressé à la présidente de Rennes Métropole, elles appellent les élus à sortir du silence, à se positionner clairement lors d’un vœu et à lire leur manifeste.
Derrière cette mobilisation, les signataires mettent en avant plusieurs incidents et accidents. Ces derniers mois, un automobiliste est mort à Laillé, frappé par une balle. À Hédé-Bazouges, une maison a été touchée par un tir. Des randonneurs ont été blessés, des animaux domestiques tués. « Ce ne sont plus des incidents isolés. Ce sont les signes d’un dysfonctionnement profond, toléré au nom d’une tradition qui, pour beaucoup, n’a plus lieu d’être », expliquent les protestateurs.
Le mouvement répondrait aussi à une « provocation ». Le 17 mai, la Fédération nationale des Chasseurs a publié un manifeste politique pour défendre la chasse. En retour, les associations proposent une autre vision. «Nos organisations signataires réclament une meilleure prise en compte de la biodiversité, comme du droit à la sécurité et tranquillité des humains et des animaux.»
Le courrier demande aux élus de cesser de regarder ailleurs. « Face aux carences de l’État — car le lobby des chasseurs agit dans ses plus hautes sphères – les maires ont un rôle moteur et responsable à jouer en faveur du Vivant », indique le président de La Nature en ville, Pascal Branchu. Celui-ci les invite à relayer le manifeste aux 43 communes de la métropole, à inscrire le sujet à l’ordre du jour du conseil communautaire, et surtout à consulter la population. « Il est temps, selon eux, d’ouvrir le débat. La chasse de loisir, dans sa forme actuelle, n’a plus sa place dans une société qui prend conscience des enjeux écologiques et de l’urgence à préserver le vivant. »