Georges Guitton est un érudit rennais, à l’image en leur temps de Paul Banéat ou de Jean-Yves Veillard. Ancien journaliste d’Ouest-France et de Place Publique (défunte revue rennaise), il a déjà écrit un remarqué Rennes, de Céline à Kundéra, paru aux Presses universitaires de Rennes. Il renouvelle l’exercice avec Le Phoque de Flaubert, sorti chez le même éditeur.
Dans cet ouvrage d’érudition de près de 300 pages, Georges Guitton rend hommage au plus grand écrivain français de tous les temps, Gustave Flaubert. Il y tente de savoir pourquoi ce glorieux littérateur normand s’entacha d’un phoque de foire rencontré le 17 juillet 1847 dans la capitale bretonne. Mais on ne vous en dira pas plus par peur de dévoiler l’intrigue, le mystère, la fin d’une vadrouille animalière dans les méandres d’un siècle où Jules Verne fascinait déjà les foules avec son capitaine Némo.
Au fil des pages, Georges Guitton distrait ses lecteurs par des anecdotes truculentes, des historiettes savoureuses, des saynètes amusantes, des digressions bretonnes et notamment combourgeoises dans le temple de François-René de Chateaubriand. Il décrit même son frémissement d’émotions au moment de découvrir la scène du phoque dans une édition originale de Par les champs et par les grèves.
Cet essai est un hommage dithyrambique au célèbre moustachu des temps anciens et auteur d’un ouvrage maintes fois salué par les critiques, Emma Bovary. Il revient sur le périple de trois mois de Flaubert en Bretagne avec son ami Du Camp, avec leurs sacs en… « veau marin » au dos et leurs « bâtons de maquignon » à la main. On aurait aimé les suivre dans ce voyage drôle, irrespectueux et assurément hors du temps. Le phoque de Flaubert, par Georges Guitton, Presses universitaire de Rennes, au prix de 25 euros.
