À Glasgow, à Arsenal et à Séville, les quotidiens ont salué nos supporters. Mais en France, c’est aujourd’hui tout le contraire. On devient suspicieux ! On craint les hordes sauvages et l’on interdit à tout va la venue des ultras dans tous les stades de France, par précaution. Dans les arrêtés de restriction, on liste les fumigènes, les violences pour assurer la légitimité des décisions préfectorales. Mais si l’on redoute la « cohue », le « bordel », la « castagne », on peut très bien encadrer l’arrivée des bus, proscrire les enceintes aux plus agressifs et mettre les forces de l’ordre là où il faut.
Un match de foot reste un spectacle, une arène où l’on crie, un « break dans la semaine » pour des laborieux travailleurs que nous sommes. Il ne vaut que par la joie des footballeurs et SURTOUT des supporters. Croire le contraire est un leurre. De grâce, invitons nos autorités préfectorales à fouler la pelouse des terrains. Convions les censeurs dans les tribunes et dans les vestiaires pour qu’elles se rendent compte par elles-mêmes de la beauté d’un stade en fusion. Bien sûr, des ultras s’empoignent parfois aux abords du stade, se tapent dessus à tour de bras. Mais ce principe de précaution devient agaçant. On ne peut y voir qu’une atteinte à la liberté…
Pour la visite du Kop à Nantes, le 11 mai prochain, il n’y a pas eu cette fois d’interdiction. Mais peut-être pis encore, le préfet a fait « mariner » le Roazhon Celtic Kop. Il a pris la décision de limiter à 300 le nombre de spectateurs rennais pour cause de travaux dans le parcage des visiteurs. « Cette décision tardive nous demeure préjudiciable et ne nous laisse pas le temps de nous retourner pour nous préparer en conséquence », explique le club de supporters rennais. « Habituellement, la réunion avec la préfecture pour organiser le déplacement des fans se déroule trois semaines avant un match « à risques ». Or, pour ce Nantes-Rennes, qui entre incontestablement dans cette catégorie, elle n’a eu lieu que le soir du 3 mai, soit huit avant l’évènement ! Ces conditions ne sont en aucun cas acceptables. »
Avec grand regret, le Kop a choisi de ne pas se rendre à Nantes. Mais ce n’est que partie remise. Il invite massivement les Rennais à venir dans le Nord le 21 mai prochain, à l’occasion de la rencontre contre Lille. « Que nous y allions en voiture, en train, à vélo, à pied, nous devons tous avoir un seul et même mot d’ordre : tous à Lille. » Espérons que d’ici là, le préfet de Lille ne retrouve pas un bagarre entre un un supporter rennais et un Dogues (nom des fans lillois). Ce principe de précaution est vraiment agaçant.