Il est des villages en Ille-et-Vilaine qui embellissent notre quotidien, qui font du bien à l’âme. Bécherel en est un ! Il est une figure typique de nos communes pittoresques et envoûtantes. Connu pour être la cité du livre, il a accueilli la traditionnelle 23ème Nuit du livre le vendredi. Parmi les nombreux auteurs présents, Jean-Louis Lozac’hmeur dédicaçait son roman, Les voix des Chamans, dans l’atelier Suivre les toiles des artistes-peintres, Alain et de Véronique Aurégan. Entretien avec Jean-louis Lozac’hmeur.
L’auteur avec Alain Aurégan.
Que souhaitiez-vous évoquer à travers votre titre, La voix des Chamans ?
Les chamans sont présents sur tous les continents. Mais ceux que j’évoque habitent ou plutôt habitaient en Mongolie et en Sibérie. Voués au silence pendant des décennies par le système soviétique, ils font à nouveau entendre leurs voix !
Quel a été votre chemin pour arriver à écrire cette fiction ?
Initialement, il y a une nouvelle écrite il y a plus de 20 ans, Steppatomic. Mon éditeur m’a vivement encouragé à poursuivre ce récit pour le transformer en roman. D’une sorte de fable moderne que j ‘avais située en Asie, j’ai inscrit la trame et les personnages de la suite dans les steppes mongoles.
Comment expliquez-vous le choix du cadre de votre roman et du peuple ?
Le peuple mongol a un passé et des traditions fascinants. Voir comment les enfants de Gengis Khan ont été réellement dépossédés de leurs racines m’a incité à écrire cette fiction dont certains aspects sont réalistes.
Pourtant les Mongols sont connus…
Les conditions de vie précaires ont forgé à travers les siècles une identité mongole que le XXème siècle a mis en pièces. Ce roman évoque l’espoir de se forger malgré tout un avenir commun. Pour eux comme pour d’autres peuples, il faut apprendre à créer un équilibre subtil entre la modernité et leurs traditions ancestrales.
Cherchez-vous à transmettre un message au lecteur ?
Au-delà de la trame romanesque dans laquelle les personnages évoluent, proches du monde que nous connaissons, il y a la dimension mystérieuse et sacrée de la steppe. Les chamans ont toujours servi d’intermédiaires entre les hommes et la nature. Leur retour parmi les leurs garantit des perspectives plus lumineuses.
Les racines ont-elles une importance pour vous ?
La quête des racines est essentielle pour forger l’identité des générations à venir, et ce n’est pas vrai uniquement pour le peuple des steppes. Sans prétendre être un spécialiste, j’espère que cette fiction renverra une part d’humanité sensible. Les voix des chamans, Jean-Louis Lozac’hmeur, Vibrations Éditions (2018), 17 euros, 136 pages.
